L’estime de soi, un piège pour l’égo ?

©2023-03-19 – Pr Jean-Luc Jotterand – L’estime du chrétien – Notes A. Leclercq

Qui n’a pas entendu parler de formations pour retrouver une bonne « estime de soi ». Beaucoup de méthodes veulent répondre à la question : « Avons-nous cette confiance en nous-même, qui conduit à la confiance des autres ?

Quand on marche sans Dieu, on marche automatiquement dans le seul modèle qui nous est offert : celui où l’homme est placé au centre, où l’homme est reconnu comme le seul dieu à servir. Toutes ces méthodes nous donnent des conseils pour avoir les chances de notre côté (comme le maintien physique, l’habillement, les poses, les regards, la manière de penser et de s’exprimer) pour paraître avec la meilleure estime de soi qu’on peut avoir. Le monde entier marche selon ce schéma.

Un piège pour l’égo ?

Mais il y a un autre modèle ! Un modèle qui n’est pas centré sur notre égo ! Notre boussole doit changer de position, nous devons chercher le vrai « nord ». Cela suppose que nous devons être prêts à marcher dans le sens contraire des communs des mortels. Nous devons être prêts à aller à contre-courant, comme les saumons, qui remontent les courants d’eaux pour revenir à la source. Car nous connaîtrons la vraie paix uniquement dans les principes divins.

Les hommes de ce monde cherchent des coaches, des livres, des méthodes. Le chrétien veut se tourner vers Dieu, car sans notre créateur, il est impossible d’avoir une bonne estime de soi. Prenons ce chapitre de la Bible pour nous conduire dans notre réflexion.

« Pour ma part, frères et sœurs, je n’ai pas pu vous parler comme à des personnes dirigées par l’Esprit, mais comme à des personnes dirigées par leur nature propre, comme à de petits enfants en Christ.  Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter. D’ailleurs, même maintenant vous ne le pouvez pas parce que vous êtes encore animés par votre nature.» (1Cor 3:1-2)

La première pensée de ce texte, est de devenir des êtres matures. Paul nous demande de ne pas rester des enfants qui se nourrissent au lait maternel, mais de devenir des adultes capables de supporter de la nourriture solide. Paul désire des chrétiens dirigés par l’Esprit et non par leur propre nature propre.

  1. Cherchons à grandir en maturité et l’estime de Dieu sera notre récompense

Notre désir est de voir chaque membre de l’église devenir un être mature qui peut amener les autres à Christ, et de ne pas rester des enfants spirituels qui ne supportent pas de la nourriture solide.

Quand un couple accueille des enfants, c’est super, mais si ces enfants ne grandissent pas normalement, cela devient un cauchemar. Dieu veut que nous grandissions. Quand tu vois tes responsabilités s’élargir alors tu es une source d’encouragement.

Ne nous contentons pas de stagner sur les bases de la vie chrétienne. Aspirons à grandir. Combien de personnes s’arrêtent-elles en chemin ? Mais si tu continues, ton « estime de toi » va alors grandir, pour toi et face aux autres, parce que tu cherches l’estime de Dieu.

La période de la petite enfance est bonne pour un temps. Mais nous sommes sauvés pour grandir en maturité afin que l’estime de Dieu soit sur nous, comme une récompense.

Nous retrouvons cette pensée dans le verset : « Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. » (Matt 25:21). La quantité des résultats n’est pas le critère attendu de Dieu, mais la fidélité dans les « peu de choses ». De même quand Dieu parle de Job à Satan, il lui dit : « As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n’y a personne comme lui sur la terre ; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal. » (Job 1:8). Job avait tout l’estime de Dieu par ses qualités intérieures.

Nous pouvons malheureusement être bloqués par des paroles négatives, du style : « je ne changerai jamais, je suis tel que je suis ». Il nous faut abandonner ces pensées et nous laisser façonner par Dieu.

« En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie, des disputes |et des divisions|, n’êtes-vous pas dirigés par votre nature propre et ne vous conduisez-vous pas d’une manière tout humaine? Quand l’un dit: « Moi, je me rattache à Paul » et un autre: « Moi, à Apollos », n’êtes-vous pas animés par votre nature? Qui est donc Apollos et qui est Paul ? Ce sont des serviteurs par le moyen desquels vous avez cru, conformément à ce que le Seigneur a accordé à chacun. J’ai planté, Apollos a arrosé, mais c’est Dieu qui a fait grandir. » (v.3-6)

Paul continue le chapitre 3 et nous parle des disputes basées sur une mauvaise estime de soi ! Notre nature propre se base sur la comparaison et ne peut recevoir cette estime équilibrée. On pense comme au verset 6 que si je plante, et je plante encore, je ne vaux rien, que je ne sers à rien. Non ! Paul démontre que l’un plante, l’autre arrose, et un autre récolte. Nous ne sommes pas tous appelés à faire la même chose. L’un sera utile à tel type de personnes ; les enfants ou les jeunes, un autre aux personnes âgées, etc… Mais Paul démontre que nous sommes tous égaux !

Il montre que c’est l’équipe qui va se compléter parce que Dieu valide le travail de chacun. Lorsque Dieu, le King m’a validé, tout change (allusion à une chanson connue). Nous ne recevons pas l’estime de soi en comptant les likes posées par les autres, par le nombre de visiteurs sur ma page Facebook, mais lorsque le Seigneur, le Roi m’a validé. « C’est Dieu qui a fait grandir. ». C’est Dieu qui nous mène à maturité.

  1. Nous comprenons que Dieu nous a validés quand nous acceptons qu’il nous conduit à faire quelque chose de différent des autres et qu’Il nous estime tous égaux. Acceptons notre tâche en toute humilité.

« Ainsi, ce n’est pas celui qui plante ni celui qui arrose qui compte, mais Dieu, qui donne la croissance. Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense en fonction de son propre travail. En effet, nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, la construction de Dieu. » (v.7-9)

Paul nous rappelle que nous sommes le « champ de Dieu ». Dieu est à l’œuvre en toi. Tu es en construction! Et cela te donne de la valeur.

Lorsque nous avons eu notre réunion d’hommes, j’ai réalisé la beauté des chants d’hommes, des voix basses et fortes. J’ai réalisé que la masculinité est belle aux yeux de Dieu. Le Roi nous a validés !

Quel genre d’arbre seront-nous ? Bon ou mauvais ? Prions-nous pour porter les fruits que le Seigneur veut ? Pourquoi disons-nous : « Seigneur, Seigneur ! » et ne faisons-nous pas ce qu’il nous demande ?

Notre équipe s’écroule qui nous ne faisons les choses « comme pour le Seigneur ».

Nous comprenons que Dieu nous estime dignes de devenir des collaborateurs. Dieu nous donne des responsabilités, car il a confiance en nous.

3. Nous comprenons que Dieu nous estime dignes de devenir des collaborateurs. Dieu nous donne des responsabilités, car il a confiance en nous.

    Lorsqu’Adam s’est occupé du jardin d’Eden, c’est là qu’il réalise qu’il n’a pas de compagnon qui lui convienne. C’est en travaillant pour le Seigneur que nous marchons en maturité et que nous réalisons ce qu’il nous manque. Il soupire à travailler en collaboration.

    De même quand tu commences à travailler tout seul, tu vas réaliser qu’il te manque un collaborateur que tu n’arriveras pas seul. Alors Dieu te rend mature en te montrant à la fois tes limites mais aussi la richesse du travail en équipe.

    « Conformément à la grâce que Dieu m’a donnée, j’ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre construit dessus. Cependant, que chacun fasse attention à la manière dont il construit dessus, car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, à savoir Jésus-Christ. Que l’on construise sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin ou de la paille, l’œuvre de chacun sera dévoilée: le jour du jugement la fera connaître, car elle se révélera dans le feu et l’épreuve du feu indiquera ce que vaut l’œuvre de chacun. Si l’œuvre que quelqu’un a construite sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si son œuvre brûle, il perdra sa récompense; lui-même sera sauvé, mais comme au travers d’un feu. » (v.10-15)

    Beaucoup se demandent à quoi ils vont servir à la retraite. Le monde nous dit que vous devez vous booster pour être fort, jeûne, … et le jour de la retraite, l’homme fatigué se désagrège, il est détruit. Nous devons vivre le « jour » que Dieu fait et être validé à ses yeux, parce qu’en lui, nous avons un autre fondement : Jésus-Christ. Certains vont travailler avec des matériaux différents. Construisons d’une manière sage sur ce fondement.

    1. Nous comprenons que Dieu tient en grande estime notre travail dans son royaume et qu’il t’a donné différentes qualités dans le travail avec Dieu

    Nous sommes chacun le temple, individuellement et globalement. Ensembles nous formons un temple. Nous trouvons beaucoup de détails sur les dimensions du temple et des ustensiles dans la Bible. Et quand nous voyons la maquette, nous comprenons que la construction est juste parfaite. Dieu travaille à la progression de chaque membre. L’église n’est pas seulement un endroit où nous pouvons chanter et écouter la parole. C’est l’endroit que Dieu nous donne pour vivre et grandir ensemble. Tenons en grand estime ceux que Dieu tient en grande estime.

    « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira, car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes. » (v.16-17)

    5. Nous comprenons que Dieu nous estime dignes de devenir des collaborateurs. Dieu nous donne des responsabilités, car il a confiance en nous.

    Dieu nous donne l’assurance de son estime, car nous sommes chacun son temple, le temple du Saint-Esprit qu’il a fait habiter dans nos cœurs et que ensemble, nous formons un édifice, un temple pour le servir l’adorer et le glorifier. L’église a toute l’estime de Dieu !

    « Que personne ne se trompe lui-même: si quelqu’un parmi vous pense être sage selon les critères de l’ère actuelle, qu’il devienne fou afin de devenir sage, car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. En effet, il est écrit: Il prend les sages à leur propre ruse.  Et encore: Le Seigneur connaît les pensées des sages, il sait qu’elles sont sans valeur. Que personne ne mette donc sa fierté dans des hommes, car tout vous appartient, que ce soit Paul, Apollos, Céphas, le monde, la vie, la mort, le présent ou l’avenir. Tout est à vous, et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu. » (v.18-23)

    Le texte nous parle ensuite de « fous et de sage », « car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu ». Pour mieux comprendre cet enjeu, prenons l’image du métronome. Cet instrument connu des musiciens car il donne le tempo.

    Certains en se penchant, on dit. « Je suis trop vieux (comme Abraham), trop jeune (comme Timothée), ou bégayeur (comme Moïse) », qui fait que nous ne nous trouvons pas digne ni qualifié pour servir le Seigneur. Mais c’est Dieu qui nous donnera sa confiance et sa qualification.

    Je peux témoigner que j’ai essayé par les moyens du monde et avec les techniques humaines de trouver mon estime de moi. Mais j’étais comme un métronome. Je passais d’une émotion à une autre et je perdais mon estime dès le moindre mouvement.

    Arrêtons ce mouvement. Quand on se sous-estime, on sous-estime Dieu ! On sous-estime son œuvre dans nos vies !

    Il faut que le métronome, que ce mouvement de va et vient dans nos vies, s’arrête. Nous devons être prêts à perdre nos capacités ! Nous devons arrêter, nous devons mourir à nous-mêmes. Arrêtons de compter nos amis, nos likes, le nombre de vues. Mourons à cela. Et recevrons l’estime de Dieu. Nous ne chercherons plus à être lus par les autres, la recherche de la gloire de Dieu suffira. La véritable estime de soi est basée sur la mort à soi !

    6. Seigneur, aide nous à trouver notre estime et notre valeur en toi et non ailleurs.

    Nous avons besoin de l’Esprit de Dieu pour faire sauter les prisons que nous mettons par notre parole. Ne restons pas enfermés dans nos pensées biaisées.

    Renonçons à la philosophie du monde. Revenons à Jésus, aux valeurs de Dieu qui est capable de tout transformer à sa gloire. Demandons au Seigneur de se révéler à nous. Demandons-lui de nous donner Son Esprit pour nous aider à recevoir sa parole et la mettre en pratique dans nos vies.

    Dieu nous lance le défi de trouver notre « estime de soi » en lui et non dans les techniques que le monde nous offre.


    ©2023-03-19 – Pr Jean-Luc Jotterand – L’estime du chrétien – Notes A. Leclercq –

    Télécharger en format PDF

    Laisser un commentaire