Arrêt recommandé !

arrêtez-bleu-02©nov 2019 – Albert Leclercq – Arrêt recommandé !

« Arrêtez, et sachez que je suis Dieu : je domine sur les nations, je domine sur la terre. » (Ps 46:10)

Dans un monde troublé par un rythme de plus en plus élevé où nous devons prendre des décisions importantes sans toujours avoir le recul nécessaire ; dans un marqué par un temps d’activisme ravageur ; cette parole du Psaume vient nous rappeler l’importance pour tous les chrétiens de prendre le temps de s’arrêter !

  1. Nécessité de s’arrêter

 Le dictionnaire Larousse nous dit que « s’arrêter » c’est « Empêcher un être ou une chose d’aller plus avant, de continuer son mouvement, de se maintenir en place ; c’est bloquer une chose mobile ! ».

Dieu nous demande spécifiquement de ne pas aller plus loin. Il veut que nous nous arrêtions de marcher de l’avant dans un but bien précis ; Non pas pour arrêter de le servir, mais pour mettre fin à un activisme qui a remplacé le véritable service. Dieu nous demande de faire une pause salutaire pour que nous nous ouvrions à une autre dimension : la sienne.

En 2018, après des années de surmenage, ma santé allait mieux et je commençais à reprendre du service et dans mes temps libres, j’accomplissais quelques travaux à la maison pour ne pas devoir payer de grands frais dans des travaux trop cher. En préparant ma façade arrière pour y passer ensuite une nouvelle couche de peinture, il m’est arrivé un « stupide accident » et je me suis trouvé immobiliser pour 6 mois dans un fauteuil avec l’interdiction de porter plus de 5 kg à bout de bras.. et encore sous certaines conditions. Je pensais avoir compris la leçon, mais le Seigneur me disait encore : « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu » !

Pendant mes heures de libre, j’ai commencé par créer un blog et j’ai alors eu le temps d’écrire de nombreux articles pour aider les pasteurs avec qui nous travaillons en Afrique d’avoir du matériel à utiliser dans leurs églises. J’ai créé un profil Facebook sous le nom de « pasteur Albert » qui a commencé avec 300 amis pour atteindre aujourd’hui près de 5000 « followers ». Les nouvelles de nos églises sont très encourageantes. Chaque semaine les pasteurs me remercient pour les études et les prédications. Les églises ont trouvé un nouvel élan.

Aujourd’hui, je me dis souvent que sans cet « arrêt », l’œuvre n’aurait pas connu un tel développement. Cela, ce sont les voies du Seigneur qui sont bien au-delà des nôtres !

2. Faire silence !

 Nous avons beaucoup de peine à stopper nos activités et encore plus à faire silence devant Dieu. Nos moments de prière sont plus des monologues que des dialogues. Nous parlons, parlons mais nous devons écouter, écouter ! « Que toute chair fasse silence devant l’Eternel ! Car il s’est réveillé de sa demeure sainte. » (Zac 2:13) ! Souvent quand nous arrêtons pour prendre du temps à chercher la face de Dieu, nous avons besoin d’un temps d’adaptation pour apprendre à faire silence. Silence à nos pensées négatives ! Silence à nos systèmes humains ! 

3. Exemples bibliques

Plusieurs personnages bibliques ont été mis devant cette obligation de s’arrêter pour que Dieu puisse agir, pour que Dieu puisse se révéler à eux. Notons :

    1. Moïse : En apprenant son identité juive, Moïse a voulu sauver son peuple en tuant le garde qui maltraitait l’un des siens. Mais ce fut la déroute qui allait durer 40 ans. 40 ans de retraite pour apprendre à faire silence et  enfin rencontrer son Dieu. Dieu arrête Moïse pour qu’il découvre que Dieu est celui qui est capable de sauver son peuple de l’oppresseur !
    2. Jonas : Alors qu’il reçoit l’ordre d’aller à Ninive, Jonas va en Espagne et Dieu l’arrête. Les marins doivent le jeter à la mer où il sera avalé par un grand poisson qui le rejettera sur la terre ! Dieu a arrêté Jonas pour lui apprendre à découvrir qu’il était un Dieu de compassion.
    3. Elie : Après avoir fait descendre le feu du ciel et tué 400 faux prophètes, Elie prend peur devant la femme du roi Achab. Elie préfère mourir. Dieu l’envoie alors dans le désert pour qu’il découvre que Dieu est le Dieu souverain qui contrôle l’histoire et tous les monarques.
    4. Jean-Baptiste : Il annonce la venue de celui qui est plus grand que lui. Mais quand Jésus vient à lui pour se faire baptiser, il résiste et ne veut pas. Jésus l’arrête pour que Jean-Baptiste apprenne que Jésus est venu accomplir ce qui est juste et faire la volonté du père.
    5. Les disciples : Pris par l’ampleur de Royaume de Dieu et l’urgence de la situation, ils avaient négligé de prendre du recul et avaient œuvrer dur. « Jésus leur dit : Venez à l’écart dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. Car il y avait beaucoup d’allants et de venants, et ils n’avaient même pas le temps de manger. » (Mc 6.31) Jésus les arrête pour qu’ils sachent que Dieu s’occupe de tout pendant notre repos !

 4. Choisir la bonne part

Nous sommes souvent comme des Marthe, affairées pour servir le Seigneur, de mauvaise humeur envers ceux qui ne font pas comme nous. Marie, elle, choisit la bonne part. Elle choisit de s’arrêter aux pieds du Maître pour être dans sa présence et l’écouter. « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. » (Luc 10:42 ). C’est un choix à faire, nos agendas doivent s’y adapter. Sans discipline, ces temps nous échapperons ! Trop de chrétiens ne lisent que le verset qui parle « d’aller » et peu le verset qui parle « d’arrêter ». Le cœur de l’homme se cherche dans « le faire », alors qu’il se trouve dans la relation « d’être ».

5.  Efforçons nous d’entrer

Le repos ne vient pas de soi ! Il vient de Dieu. Le septième jour, Dieu « se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite » (Gn 2.2). Et ce n’est pas étonnant de retrouver dans les dix paroles (commandements), celle qui nous commande ce repos « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. » (Ex 20.8). Ce commandement était l’image des choses à venir ! Un nouveau repos se trouve en Christ. Le repos des œuvres qui nous justifient et qui nous donneraient une faveur auprès de Dieu. Le salut est donné par grâce et reçu par la foi.

C’est à cause de leur incrédulité et leur orgueil qu’Israël ne rentra pas dans le repos « Efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance. » (Heb 4 : 11). Aujourd’hui encore, le salut est comparé au repos que nous trouvons en Christ. Ce n’est donc pas un luxe ! C’est un commandement. Dieu veut nous révéler qu’il est le seul Sauveur du monde et qu’aucune œuvre humaine ou religieuse ne peut nous conduire à lui !

6.  « Sachez » Qu’avons-nous à apprendre ?

    1. Nous avons besoin d’apprendre beaucoup de choses : Nous sommes si pauvre concernant les choses du Royaume et de Dieu. Nous avons besoin régulièrement d’une révélation nouvelle de Dieu, de son amour, de sa patience, de sa puissance, de sa souveraineté. Paul prie pour que « vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l’amour de Christ, » (Ephe 2.18-19)
    2. Les trois grandes étapes « Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. » (Phi 4.6-7).
      1. Se décharger « et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. » (1 Pi 5.7)
      2. Se confier  : Le Seigneur n’a pas dit que c’est dans l’agitation et la confusion d’esprit que sera notre salut, mais il dit dans Esaie 30:15: « C’est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, C’est dans le calme et la confiance que sera votre force »
      3. Goûter sa paix : « Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. »

 7.  Je suis Dieu

Le terme utilisé pour désigner Dieu est celui d’Elohim, c’est le nom qui désigne Dieu dans ses œuvres de créateur (Gen 1,1). C’est le terme qui pourrait être traduit par « les puissants » (oui, un pluriel). Dans le contexte du Psaume, les nations connaissent des événements qui pourraient faire douter de la grandeur de Dieu. C’est là que Dieu leur demande de s’arrêter. Dieu désire qu’à toutes les vagues d’opposition et d’incrédulité, nous nous arrêtions pour savoir que c’est Lui qui est Dieu et qu’il n’y en a aucun autre.

C’est notre « théologie » qui a besoin de changer (= la connaissance  de Dieu).

  • Nous croyons en théorie que Dieu pourvoit à tous nos besoins, mais dans la pratique, nous sommes souvent ébranlé quand les choses ne vont pas comme nous le concevons.
  • En théorie nous croyons que nous sommes sauvé par la foi, mais dans la pratique les pasteurs font appel aux œuvres, pour combler les trous des caisses ! C’est une honte !
  • Nous croyons que Dieu est souverain, mais dès qu’un imprévu se passe, nous accusons Dieu de nous avoir abandonné.
  • Et vous pouvez continuer à compléter la liste

 

« Arrêtez, et sachez que je suis Dieu. » Ce double commandement de ne pas céder à la panique et de reconnaître la souveraineté de Dieu s’adresse probablement autant au peuple élu  pour le réconforter – qu’aux autres nations, pour les avertir de ne pas se frotter à lui.

Pour conclure, je vous transmets un poème écrit par Katharina von Schlegel :

« Calme-toi, mon âme ».

Calme-toi mon âme, ton Dieu a pris la relève,

                   Pour diriger ton futur comme il a guidé ton passé.

                   Que rien n’ébranle ton espérance et ta confiance ;

                   Ce qui est mystère aujourd’hui sera lumière demain.

                   Sois tranquille, mon âme ; les vents forts et les flots mugissants,

                   Obéissent toujours à sa voix qui dirige d’en-Haut.


©nov 2019 – Albert Leclercq – Arrêt recommandé !

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