© Albert Leclercq – juillet 2018 – Connaître Dieu
Comment connaître Dieu ? Cette question est très profonde. De nombreux théologiens se sont penchés sur ce grand défi et une approche dite « évangélique » s’est peu à peu dessinée depuis la réforme. Voyons, les points essentiels de cette question.
- Dieu crée un homme qui a la faculté de lui parler, de communiquer, de connaître qui est son créateur, de connaître ses désirs. Dieu crée l’homme et la femme avec qui il partage son amour et auxquels il donne la possibilité de l’aimer dans une relation personnelle et de s’aimer l’un l’autre à l’exemple de l’amour qui unit les trois « personnes » (c’est le terme que la théologie a choisi) de la trinité.
Donc la première chose à dire, c’est que l’homme a été créé pour connaître Dieu. Tant que le péché n’était pas entré dans le monde, aucun obstacle n’existait entre Dieu et l’homme. La connaissance était claire et réelle. C’est donc le péché qui va bouleversé cet équilibre et mis fin à cette situation originale.
- Le péché altère l’homme dans tous les domaines. Lorsque l’homme désobéit à Dieu, la malédiction s’accomplit. Adam et Eve sont chassés du jardin d’Eden. La rupture est consommée et ses implications s’étendent à toutes les relations existantes :
- Sa relation avec Dieu est brisée : l’homme devient mortel et perdu, sans repère et sans savoir où aller
- Sa relation avec lui-même est brisée : il se cache, a honte et a peur, le mensonge devient son mode de vie, il a peine a trouvé son identité et revendique une liberté qu’il n’arrive pas à trouver
- Sa relation avec son prochain est rompue : il renvoie la faute sur son épouse, il refuse d’assumer sa responsabilité et s’enlise dans des relations fausses en cherchant l’idéal mais cette relation est entachée par le péché et sa nature mauvaise. Leur relation sera marquée par la malédiction.
- Sa relation avec la nature est bouleversé son travail tombe sur la condamnation, même le fait de mettre au monde un enfant tombe sur ce bouleversement. La paix qui règne dans le jardin est changée et l’homme est errant dans un monde hostile.
- L’universalité du péché
Alors que dans l’histoire du christianisme, on a proposé que l’homme pouvait connaître Dieu par sa raison (Thomas d’Aquin prétend que le péché n’a pas touché la faculté de raisonnement de l’homme), d’autres théologiens (qui seront repris par la Réforme) vont montrer que l’homme est totalement dépravé par le péché (c’est pourquoi, notre confession de foi parle de la « déchéance totale de l’être humain et la nécessité de la repentance et de la nouvelle naissance » (voir https://blogpasteuralbert.wordpress.com/2017/11/23/la-decheance-totale-de-la-nature-humaine-la-necessite-de-la-repentance-et-de-la-nouvelle-naissance/.)
Si on comprend bien cette réalité, l’homme ne peut connaître Dieu, à moins que celui-ci se révèle à lui et lui ouvre l’intelligence pour qu’il comprenne sa véritable condition de pécheur devant Dieu. Cette « révélation » va alors le pousser à la repentance et au désir de changer de vie pour mener une vie à sa gloire. Cette démarche va aboutir à la Nouvelle Naissance qui l’amène alors dans une nouvelle étape où il « est » dans le royaume de Dieu et où il découvre Dieu tel qu’il est.
Voici quelques versets utiles :
Jean 1:18 « Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître. »
Jean 14:21 « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui. »
Il semble que l’homme naturel a tendance à révérer Dieu sans le connaître : (Actes 17:23 « Car, en parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j’ai même découvert un autel avec cette inscription : A un dieu inconnu ! Ce que vous révérez sans le connaître, c’est ce que je vous annonce. »)
Ce qui nous amène au verset de Romains 1:19 « car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. » Ce verset nous montre que Dieu à donner un potentiel de connaissance pour le « reconnaître » comme créateur. C’est ainsi que ce degré de connaissance peut s’acquérir au travers de sources différentes :
- La nature : Psaumes 8:3 « Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, La lune et les étoiles que tu as créées ». La nature fait apparaître la main du créateur, et aide à révéler un Dieu d’ordre et un Dieu d’amour.
- Certaines circonstances : appelées aussi la providence (mot qu’on ne trouve pas dans la Bible), mais qui désigne l’ensemble des choses que nous vivons et qui aident à percevoir la main protectrice de Dieu.
- La personne de Jésus : plusieurs personnes qui ont lu les évangiles ont été percuté dans leur connaissance par la personne de Jésus.
- La Bible : la Parole de Dieu est aussi un atout de révélation divine qui nous aide comprendre un peu mieux la nature de Dieu, tout spécialement par les miracles, les prophéties données et la description des faits transcrits.
- Le peuple d’Israël : est aussi un témoignage puissant de l’existence d’un Dieu, car tout au long de son histoire, une pensée unique la traverse : Il n’y a pas d’autre dieu que le Dieu d’Israël.
- La pensée de l’éternité : Dieu a mis en chacun de nous cette pensée qui nous rend tous responsable de ce que nous en ferons. Décider de ne pas l’écouter et de la rejeter fait de nous des coupables
Voilà pour l’aspect de la connaissance. Il est important de dire qu’aucun de ces points fait de nous des chrétiens. On ne devient chrétien que par le repentance et lorsqu’on croit en Jésus comme Sauveur et Seigneur. La connaissance peut tromper et nous conduire à l’orgueil (1 Cor 8 :1 « La connaissance enfle, mais l’amour édifie. »). Et comme Paul le faisait, je prie (Phi 1:9), « Et ce que je demande dans mes prières, c’est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence. », et comme nos pères apostoliques, nous travaillons à la réalité de l’église « jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, » (Eph 4:13).
Que sa connaissance grandisse dans son église.
Pasteur Albert
Blog du pasteur Albert 