L’adoration

adoration

©1965 –  J.W. JACKSON  – Paru dans « Foi Victorieuse » – L’Adoration –

Dans sa conversation avec la femme samaritaine au puits de Jacob (Jn 4), le Seigneur Jésus lui a révélé certaines vérités qui avaient été cachées jusqu’alors aux yeux des disciples. Cette femme – dont le nom n’est pas mentionné – de vie et de réputation douteuses, eut le privilège de recevoir des lèvres de Jésus Lui-même la révélation de Sa Personne en tant que Messie (v. 26), la révélation de la nature de Dieu (v. 24) et du désir du Père d’être adoré (v. 23-24). Ces versets (23 et 24) formeront le centre de notre méditation.

L’homme est par instinct un être qui adore. Il est poussé intérieurement à adorer quelque chose ou quelqu’un qui corresponde à son idéal et devienne l’objet de ses louanges et de ses hommages. Considérons :

I – L’OBJET DE L’ADORATION.

On adore toujours quelque chose qui a une certaine valeur ou une certaine force.

De tout temps, l’homme a porté vers l’extérieur son instinct d’adoration, sur des idoles, des éléments de la nature, le soleil, la lune, les étoiles.

Satan a toujours cherché à détourner l’adoration de son véritable objet, Dieu, pour la diriger sur lui-même. Derrière les idoles des païens et les dieux modernes de la civilisation, J y a Satan et ses démons !

L’homme, ignorant, se prosterne devant le bois et la pierre, aussi devant la chair et le sang ! Mais la véritable direction de l’adoration est vers en haut. Ex. 20.3-5 interdit au peuple de Dieu l’adoration de tout autre Dieu et dans le Nouveau Testament il est dit clairement : « Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul » (Mat. 4.10). La même injonction se retrouve deux fois dans l’Apocalypse : « Adore Dieu » (19.10; 22.9).

Lui seul est digne, Lui seul est saint (trois fois saint, Es. 6.3), Lui seul est le Dieu souverain. Devant Lui seul nous nous prosternerons dans la contemplation et à Lui seul nous apporterons notre hommage et nos prières.

Pensons maintenant au lieu de l’adoration.

Il – LE LIEU DE L’ADORATION.

Dans l’Ancien Testament, l’adoration était localisée par Dieu dans le tabernacle et puis dans le temple afin de garder le peuple de l’idolâtrie. Cela confirmait fortement les Israélites dans cette notion d’un Dieu unique.

Cette idée d’un lieu d’adoration était celle de la Samaritaine lorsqu’elle dit : « Nos pères ont adoré sur cette montagne ; et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem » (Jn 4.20). Les Samaritains avaient construit un temple sur le mont Garizim, alors que les Juifs adoraient à Jérusalem. Maintenant, Jésus lui révèle un nouveau principe : l’adoration ne se fait pas ici ou là, mais partout !

Dieu n’est plus limité à une place ou à une habitation. Partout où il y a des enfants de Dieu, Dieu peut être adoré – « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mat. 18.20).

Nous retrouvons ce principe dans le Nouveau Testament où l’église s’est assemblée dans les maisons, dans des écoles, ou même en plein air ; par la suite, on a construit des églises mais elles n’ont été édifiées que pour protéger des éléments ceux qui adoraient et il ne s’agissait nullement de localiser Dieu et son adoration.

III – LA MANIÈRE D’ADORER.

L’Ancien Testament nous donne certaines descriptions : Ex. 34.8  – Moïse s’inclina à terre et se prosterna.

  • Ps. 95.6 – « Fléchissons le genou devant l’Éternel. »
  • Hab. 2.20 – « L’Éternel est dans son saint temple. Que toute la terre fasse silence devant lui. »

Ces textes nous parlent de l’attitude ou de la position du corps, mais Dieu ne demande pas de formes extérieures particulières. Ce qu’il demande, c’est un juste état d’esprit : « il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jn 4.24).

L’adoration dans le Nouveau Testament était libre et spontanée, dans la contemplation, la louange et la prière – « Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange » (Héb. 13.15).

Le chant jouait une grande part dans l’adoration, aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Le Psaume 150 et Apocalypse 5.12-14 sont suggestifs à cet égard. Notons aussi Eph. 5.19 et I Cor. 14.15 (« je chanterai par l’esprit ») comme s’appliquant à ce mode particulier de l’adoration par les chants spirituels. Il n’y a rien dans le Nouveau Testament qui fasse penser qu’un chœur doive diriger les chants de l’assemblée. Ce droit est exclusivement celui du Saint-Esprit, tandis que les chorales, etc. peuvent seulement ajouter à la bénédiction d’une réunion.

Les instruments étaient largement employés dans l’adoration de l’Ancien Testament (Ps. 68.25-27) pour accompagner la louange, et l’on ne voit pas pourquoi Dieu les aurait bannis de Sa présence après la Pentecôte. Prenons garde seulement que les lèvres et les mains qui chantent et qui louent soient sanctifiées !

L’adoration individuelle est permise et possible pour tout enfant de Dieu. L’adoration collective dans les assemblées a lieu principalement le dimanche matin. Dans cette réunion, nous sommes invités à contempler le Calvaire et ce faisant, à adorer. Ce n’est pas une réunion où l’on doit demander à Dieu, mais donner à Dieu ce qui est son dû.

Beaucoup d’enfants de Dieu n’arrivent pas à apprendre cette leçon et par leurs requêtes continuelles, ils dérangent le culte de ceux qui adorent. On doit apprendre à adorer. Comment ? En obéissant aux impulsions de l’Esprit.

Mentionnons encore un autre aspect de l’adoration : le culte de famille. Chaque foyer chrétien devrait avoir chaque jour un moment de prière et de lecture de la Bible. C’est la responsabilité du père. Quand les parents et les enfants sont rassemblés autour de la Parole de Dieu, Christ lui-même se fait proche dans sa grâce qui sanctifie.

IV – LE NIVEAU DE L’ADORATION.

L’adoration peut être, sur un plan physique, provoquée par ce qu’on voit (architecture, vêtements), ce qu’on entend (musique), ce qu’on sent (encens). C’est le niveau le plus bas de l’adoration, si encore on peut l’appeler ainsi !

Beaucoup d’adoration est sur le plan psychique, dépendant des sentiments et des émotions.

Ce que Dieu demande, c’est une adoration spirituelle (Jn 4.23-24). Celle-ci jaillit des profondeurs de l’être, sous l’inspiration du Saint-Esprit, et monte jusqu’au trône même de Dieu. Dieu soupire après cette adoration-là. Donnons-lui ce qu’il demande et ce qui Lui est dû.


© J.W. JACKSON  – 1965 –Paru dans « Foi Victorieuse » – L’Adoration –

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