Pardonné et réconcilié ?

reconciliation©août 2018 – Albert Leclercq – Pardonné et réconcilié ? –

Question du jour : Si je demande pardon à quelqu’un, suis-je réconcilié avec cette personne ?

C’est une question vraiment importante. Beaucoup de gens pensent que c’est impossible de pardonner, parce qu’ils constatent que la réconciliation n’a pas suivi leurs efforts. Ils sont déçus et malheureusement vivent dans l’amertume et l’échec.

J’ai un message libérateur. Le pardon est une chose, et la réconciliation en est une autre. Si Jésus nous demande de pardonner à ceux qui nous ont offensés, cela signifie qu’il nous demande de lui faire confiance, en remettant la dette à celui qui nous doit cette valeur de respect qu’il nous a manqué (le terme offense est le même que le mot dette, c’est donc une image que je vais prendre). En nous manquant de respect en en nous offensant, la personne qui nous transgresse, laisse une blessure qui peut gâcher notre vie, si nous ne la libérons pas et que nous ne lui pardonnons pas ! Pardonner l’autre est avant tout un acte qui nous libère de toute rancune, c’est comme face à un vol, je lui dis : « ce bien est à toi, je ne veux plus me battre pour le récupérer ! Si tu veux le prendre, prends-le » ! Cette attitude n’est pas facile, mais elle est possible, elle demande une mort à soi, à son égo et son orgueil. Dieu nous y aide !

Le grand problème des chrétiens est de croire que s’ils ont pardonné, ils vont pouvoir tout oublier et embrasser tous les voleurs du monde ! C’est là que l’ennemi nous trompe car, c’est au moment où l’on a des difficultés à faire ce pas, qu’il nous fait croire qu’on n’a pas pardonné. C’est pourquoi je crois que le pardon est une chose que l’on peut faire en très peu de temps pour certains (pour d’autres, il faudra le faire 70 fois 7 fois), alors que la réconciliation est un chemin plus long, où il faut être deux dans un processus de rapprochement et d’humilité. Avec certaines personnes, la réconciliation peut devenir très difficile (si l’autre personne décède, si elle déménage, si elle ne veut rien savoir,…). Nous ne sommes pas seuls dans cette démarche. La réconciliation doit se faire à deux (ou plus selon les cas). Elle peut prendre beaucoup de temps et pourtant elle est la clef de toutes nos relations humaines.

Je dirais même que dans certains cas la réconciliation n’est pas à conseiller si le transgresseur reste sur ces positions, comme dans le cas d’un viol ou de meurtre. Il est donc nécessaire de se protéger pour ne pas avoir des blessures supplémentaires et inutiles. Pourtant c’est souvent le cas. Les gens veulent bien faire, mais se trouvent alors deux fois offensées ! Même dans des couples qui se remettent ensemble, le travail de réconciliation n’a pas été fait et les deux partenaires vont droit au mur par une attitude irresponsable.

Apprenons à pardonner comme Dieu nous a pardonné, et marchons ensemble pour être dans des chemins de réconciliation et de paix avec ceux qui le désirent !

Pour nous aider à saisir les démarches à la réconciliation, je vous laisse un article présentant les langages de la réconciliation.

©août 2018 – Albert Leclercq


Les langages de la réconciliationlangages de la reconciliation

Il arrive que les conséquences de nos erreurs ne soient pas anodines et qu’un simple «excuse-moi» ne suffise pas a rétablir la relation. Les langages de la réconciliation (ed. Favre) de Gary Chapman et Jennifer Thomas donne quelques pistes pour surmonter les incompréhensions.

Le BESOIN D’EXCUSES IMPRÈGNE TOUTES les relations humaines. Les rapports entre époux, entre parents et enfants, entre amoureux et entre collègues les rendent nécessaires. « Présenter ses excuses et décoder celles des autres, c’est un art qui peut s’apprendre », relèvent les auteurs, identifiant cinq langages de la réconciliation auxquels chacun est différemment sensible.

Exprimer des regrets

« Je suis désolée. » Ce mode particulier du repentir se fonde sur l’émotion. Elle montre à la personne blessée que vous ressentez de la culpabilité, de la honte et de la douleur en constatant que votre conduite l’a profondément meurtrie. Les offensés qui sont sensibles à ce langage de demande d’excuses ont besoin de ressentir que vous éprouvez sincèrement une partie de la douleur que vous avez infligée, et auront du mal à croire à votre sincérité si cette dimension n’est pas présente, lors de la demande de pardon.

Reconnaître sa responsabilité

« J’ai eu tort. » Pourquoi est-ce si difficile pour certains d’entre nous de dire : « C’est ma faute » ? Parce que nous percevons comme une faiblesse le fait de s’être fourvoyé, et qu’au fond, la tendance à trouver une justification à nos actes maladroits nous permet de «garder la lace», et peut aller jusqu’à adresser des reproches à la personnes pourtant lésée. « Si tu ne m’avais pas poussée à bout… »

Réparer

« Que puis-je faire pour arranger les choses? » Tout au fond du psychisme humain, une voix dit: «Si j’ai été maltraitée, quelqu’un doit payer. » Dans la vie publique, ce sont les tribunaux qui s’en chargent. Le même mécanisme se retrouve dans l’idée de « conséquences » dans l’éducation d’un enfant, qui est appelé, par exemple, à remplacer un objet qu’il a volontairement cassé. Pour certaines personnes adultes, utiliser ce langage de réconciliation répondra à un doute profond instauré par la blessure subie : « M’aimes-tu encore ? »

Se repentir

« J’essaierai de ne jamais recommencer. » L’idée du repentir, c’est de faire demi-tour ou de changer fondamentalement d’avis. Dans de nombreuses relations au long cours, ce qui contrarie, ce n’est pas l’acte blessant en lui-même, mais la répétition de cet acte. « J’en ai assez des belles paroles, je veux voir des changements », résume bien l’état d’esprit de la personne blessée. En face, la première étape du repentir, c’est une prise de conscience sincère associée à une profonde volonté de changer, qui se traduit en plan d’action. Et qui persévère malgré les rechutes.

Demander pardon

« Acceptes-tu de me pardonner? » Une barrière se dresse entre deux personnes lors d’une offense. Jusqu’à ce qu’elle soit ôtée, la relation ne peut plus progresser. Pour certaines personnes sensibles à cette forme de langage de réconciliation, une demande de pardon clairement formulée indique que vous voulez voir la relation pleinement restaurée, que vous admettez être coupable de l’offense commise. Et que vous êtes prête à mettre l’avenir de la relation entre les mains de la personne offensée, qui a le choix de pardonner ou non.


©juillet 2018 – Spirituelles – Rebecca Raymond

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