Le mariage religieux est-il biblique ?

Mariage Serge et Nadine 29-08-2015-066©2018 Albert Leclercq – Question reçue sur FB : « Le mariage religieux est-il biblique ? » –

Pour répondre à cette question, je vous laisse d’abord un extrait d’un livre, et je ferai ensuite une conclusion.

« LE MARIAGE EST UNE ALLIANCE »

© Extrait du Livre “Que ton oui soit oui” Édité par Mission Vie et Famille

C’est le mot qu’emploie l’Écriture (Prov 2 : 17 ; Mal 2 : 14) et nous n’avons pas à réinventer ou à remodeler son contenu au gré de nos humeurs. Il ne s’agit pas d’un contrat ordinaire que l’homme pourrait façonner à sa guise. Les termes de cette alliance sont fixés par Dieu.

Ne suspectons pas la Parole de placer la barre trop haut, ce qui nous conduirait inévitablement à nous contenter d’objectifs médiocres et peu ambitieux. Reconnaissons plutôt qu’il existe une plénitude du mariage que Dieu, dans son amour, nous invite à découvrir et à vivre. Si le mariage est parabole de l’alliance, nous avons alors une raison de plus pour honorer l’institution du Créateur (Héb 13 : 4).

QU’IMPLIQUE LA NOTION D’ALLIANCE

Un engagement sans contrainte

Il n’y a d’alliance que dans la liberté. Bien que les mœurs bibliques donnent un très grand poids à la décision du père, il ne paraît pas que le mariage ait pu avoir lieu sans un franc consentement des premiers intéressés. On demande à Rebecca si elle veut partir sans délai (Gen 24 : 58). Esaü pourra se marier contre le vœu de ses parents (Gen 26 : 34 à 35). La liberté du consentement connaît divers degrés et certains cas limites peuvent se présenter : où commence la contrainte, où s’arrête le consentement ? Certaines situations, il est vrai, ne sont pas faciles à analyser mais le principe de l’engagement sans contrainte doit être affirmé.

Une marque juridique

Le mariage n’échappe pas à une procédure : celle qui gouverne la conclusion de toute alliance. Une alliance ne se conclut pas n’importe comment ni n’importe quand. On ne se découvre pas subitement alliés. Ceci revient à dire qu’on ne contracte pas alliance de façon implicite ou à partir de sous-entendus. Dans une alliance il y a un contenu que chacune des parties doit explicitement ratifier.

Dans les différentes histoires de mariages que nous rapporte l’Ancien Testament (Gen 24 et 29, Jug 14 : 1, 1 Sam 18), l’alliance ne se conclut pas sans qu’il y ait négociations, accord des futurs époux ou de ceux qui ont autorité sur eux, échange de cadeaux, versement du Mohar (sorte de prix nuptial payé au père de la jeune fille), festivités conséquentes.

Dans leur diversité, tous ces actes vont dans le même sens. On ne conçoit pas de mariage secret ou intimiste. Au contraire, le souci d’objectiver, de mettre sous le regard des autres, de rendre publique l’alliance ainsi conclue est inhérent à ces démarches. Celles-ci, par ailleurs, soulignent le sérieux et le solennel de l’alliance ainsi que son caractère éminemment social.

Un engagement sanctionné par l’autorité

Ce point mérite d’être souligné. L’alliance matrimoniale n’est pas pour la Bible une affaire purement privée. Sa conclusion est un événement social; la collectivité y assiste. La dot leste l’engagement d’un poids d’objectivité. La fête assure la publicité de la noce. L’Écriture enseigne surtout que le lien conjugal, une fois formé, fait partie des réalités sociales dont le magistrat a la surveillance. C’est la loi (israélite ou romaine) qui lie la femme à son mari (Rom 7 : 2 ; Deut 22). Si donc l’état de mariage est placé sous le regard du magistrat, a fortiori l’entrée dans cet état doit se faire devant lui.

Le mode de ce «devant» peut varier selon les cultures. Le magistrat peut se contenter de la notoriété publique, il peut se faire représenter par un ministre du culte (le rabbin chez les juifs), il peut demander, comme c’est le cas dans nos pays, que le contrat soit signé en sa présence. Cette procédure n’a rien d’abusif et le chrétien doit s’y soumettre. On n’est pas marié parce qu’on s’est promis amour-toujours. On n’est même pas marié parce qu’en se promettant amour-toujours, on a glissé dans l’union physique. Il faut passer «devant Monsieur le Maire»… Si certains s’imaginent pouvoir le négliger, c’est à cause de l’individualisme moderne et de l’oubli de la dignité du magistrat, chargé par Dieu de veiller sur la cité. »


Ma conclusion

Pour répondre à la question de savoir si le mariage religieux est biblique, je répondrai que la question est particulièrement sournoise.

Je m’explique : Si c’est l’homme qui a institué le mariage, on pourrait se passer de le faire devant Dieu. Mais le récit de la Genèse montre que c’est Dieu le Grand Inventeur du mariage, comment pouvons-nous le mettre de côté ce jour-là ? Pour le peuple d’Israël, il allait de soi que le mariage soit régit par des lois (avec des interdictions), et que tout cela se faisait devant leur Créateur. Il existe encore aujourd’hui de nombreuses prières pour les époux dans le peuple d’Israël.

Lorsque nous devenons chrétiens, nous redécouvrons le mariage comme un don de Dieu et il ne me viendrait pas à l’idée de ne pas inviter Jésus à la noce. Je m’explique : le mariage n’est en rien une pratique religieuse, mais découle de ma confiance en lui et de ma reconnaissance du cadeau qu’il me fait. De plus, comme dans l’article mentionné, je passe devant Dieu l’engagement de faire alliance avec mon conjoint devant la plus grande autorité de ma vie !

Il faut revoir nos priorités ! Nous donnons trop d’importance aux coutumes locales ! Démarquons-nous et ne dissocions plus le mariage « civil » et le mariage « chrétien ». Dans les autres pays d’Afrique, ces étapes se passent le même jour ! Soyons le sel de la terre, pour transformer les mentalités et honorer le mariage !

©juillet 2018 – Albert Leclercq


 

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