Les débuts de l’Église Apostolique

reveil apostolic© « LA FOI VICTORIEUSE » d’avril 1966 à avril 1967- Début de l’Église Apostolique –

FRÈRES D’ARMES : UN DOCUMENT SUR LE RÉVEIL DU PAYS DE GALLES

Le pasteur Rennie écrit dans la préface de ce livre dont nous commençons ici la publication en quelques extraits : « Cet ouvrage place dans sa véritable perspective l’élection et la préparation des pasteurs D. et W.J. Williams, ainsi que leur réponse à l’appel de Dieu. Faire connaître les richesses incompréhensibles de Christ fut l’œuvre de leur vie. C’est dans ce but qu’ils vécurent et c’est dans cette foi qu’ils sont morts. »

Dans le raz-de-marée de conversions et de manifestations charismatiques que fut, au début du siècle, le Réveil du Pays de Galles, deux frères, Daniel et Jones Williams, reçurent et propagèrent la vision de l’Église Corps de Christ enrichie du fruit de l’Esprit, équipée des dons spirituels, animée par les ministères d’apôtre, de prophète, d’évangéliste, de pasteur et de docteur. Ce témoignage doit être entendu aujourd’hui, dans un temps où l’Église cherche à retrouver son apostolicité.

Chapitre 1 – La famille Williams

Le paisible petit village de Penygroes, au Pays de Galles, dans le Sud Ouest de la Grande-Bretagne, se trouve sur le sommet d’une colline dominant la vallée féconde de l’Amman. L’été, la région est pleine de charme, mais l’hiver, elle est exposée au vent et à la pluie. A la fin du XIXème siècle, on n’y parlait que le gallois et même encore aujourd’hui cette langue est employée de préférence à l’anglais.

Au sud du village se trouve « Garnfoel », un pittoresque cottage, blotti dans un creux de rocher et recouvert d’un toit d’e chaume. C’est là que virent le jour les deux premiers pionniers de l’Église Apostolique actuelle et c’est dans ce village de Penygroes que se trouve encore aujourd’hui le quartier général de l’Église.

William et Esther Williams eurent douze enfants dont trois moururent en bas âge. Les deux fils qui nous intéressent plus particulièrement sont Daniel Powel et William Jones qui naquirent respectivement le 5 mai 1882 et le 9 mai 1891. Par suite d’une affection rhumatismale, le père perdit petit à petit la vue, expérience amère pour un homme de 34 ans. Son septième enfant, William Jones, n’avait que dix mois lorsque son père devint complètement aveugle. Bien que la famille fût nombreuse, tous étaient bien nourris et proprement habillés. Ce père aveugle savait jardiner, réparer les souliers, faire des paniers et même de la couture. Plus tard, il ouvrit un petit commerce au village. Les enfants contribuèrent très tôt à soutenir la famille, mais toutes les tâches devaient être terminées le samedi soir, le jour du Seigneur étant scrupuleusement respecté.

Le tempérament sauvage et passionné du jeune Daniel Williams avait bien de la peine à se plier à une discipline. Comme chez nous tous, il y avait deux aspects dans sa nature, mais les traits de caractère, bons ou mauvais, étaient chez lui plus accentués que chez la plupart d’entre nous. Obstiné et frondeur, Daniel était fréquemment battu par son père. Il aurait bien souvent reçu encore plus de coups de bâton, si l’amour maternel n’avait su arrêter la main qui frappait. « Arrête, William, arrête », plaidait la mère en larmes, « donne lui encore une chance de s’amender ». Quand Daniel se mettait en colère, il était indomptable. Plus tard, il dira de lui-même dans un de ses sermons: « Nul ne pouvait me mâter pendant mes crises de rage quand j’étais enfant. Je mettais en pièces tout ce qui me tombait sous la main. Mon père ni ma mère ne pouvaient me contrôler, et moi non plus, je ne pouvais me contrôler moi-même ». Cependant, ces explosions de sa nature ne duraient pas longtemps, et ensuite, il était bourré d’e remords. Il s’écriait en pleurant : « Quel imbécile je suis de me laisser aller pareillement à mes instincts! ».

Après sa conversion, il priait : « Seigneur, il y a un démon en moi; enlève-le, je t’en prie, délivre-moi et donne-moi un cœur pur. Seigneur, transforme ma nature afin que je devienne doux et patient ». Considérant plus tard sa vie passée, il put dire: « Je suis émerveillé du changement que je vois en moi. Je ne retrouve plus cette puissance diabolique qui me dominait autrefois, depuis que Jésus, a accompli une œuvre si puissante dans ma vie. Par la grâce de Dieu, il y a bien longtemps que je ne me suis mis en colère ». Toutefois, Daniel dut encore passer par bien des expériences douloureuses avant de se repentir et de naître de nouveau.

Dans sa jeunesse, il eut plusieurs accidents et subit de terribles souffrances physiques. Casse-cou, il n’avait pas la notion du danger. Ses escapades insensées provoquaient la colère de son père et l’anxiété de sa mère. Daniel aimait beaucoup les chevaux. Un jour il poursuivit un cheval en liberté dans les champs, jusqu’à ce qu’il l’eut attrapé. Bien que l’animal fut sans bride, il monta dessus. Affolé, le cheval traversa les champs au galop. Il sauta, parvenu à une rivière où il renversa son cavalier. Une autre de ses escapades s’e fit avec une bicyclette qu’il avait réussi à se procurer. Elle n’avait pas de pneus. Pour apprendre à monter à vélo, Daniel grimpa sur une colline et descendit la pente raide sur ce véhicule sans freins. Il ne put l’arrêter. On le retrouva sans connaissance au pied d’un mur. Fort heureusement, Daniel s’en remit rapidement.

Une autre fois, en se rendant au travail, il aperçut un cheval en liberté, broutant le long du chemin. Un passant accepta d’aider Daniel à l’enfourcher. L’animal effrayé s’emballa et Daniel ne put l’empêcher de s’engager dans un chemin bordé d’un mur. Le cheval ne put sauter le mur, mais il réussit à se débarrasser de son cavalier en l’expédiant de l’autre côté. Sérieusement blessé et souffrant beaucoup, Daniel fut porté à la maison et il lui fallut plusieurs jours pour se remettre.

La malchance semblait être également son lot dans son métier de mineur, mais là encore, il avait de la peine à en retirer un enseignement.

Voici le plus terrible de ces accidents. A la fin d’une journée de travail sous terre, Daniel voulut sauter dans un train de bennes vides qui était en marche. Il glissa, tomba entre les rails et fut traîné sur une distance de 20 mètres, pendant que l’es wagonnets passaient sur lui, l’un après l’autre, à toute vitesse. Mais comme ceux-ci déraillaient, l’ingénieur de surface se rendit compte que quelque chose n’allait pas au fond et arrêta la machine. Quand ses camarades de travail réussirent à dégager Daniel, il était dans un état pitoyable. Les essieux des wagonnets n’étant qu’à 20 cm au-dessus du sol, ils avaient terriblement malmené l’imprudent jeune homme. Ses vêtements étaient en lambeaux, son corps était couvert de sang, de cambouis et de poussier de charbon, alors que son crâne était fracturé, de même que ses clavicules et plusieurs côtes. Les chances de survie étaient minimes. Pourtant, par la grâce de Dieu, il retrouva la santé après des mois de soins dévoués prodigués par sa mère. Néanmoins, il portera toute sa vie sur son corps les cicatrices de ce terrible accident.

Ce fut la dernière de ses aventures. D’autres accidents devaient encore lui arriver, mais sans qu’il en fut responsable. La main du Dieu Tout-Puissant était derrière toutes ces expériences pour amener Daniel à un état d’esprit où il se mit à réfléchir sérieusement aux choses divines. Dans son âme, des aspirations sacrées se faisaient jour. Alors qu’il était sur le point de mourir, il avait eu une vision du Fils de l’homme venant à lui. Cette vision l’avait profondément bouleversé.

C’est à cette époque-là que Daniel fit la connaissance d’Elisabeth Harries de Landeilo qui devint par la suite sa femme. Ils se marièrent avec le désir de s’aider mutuellement à vivre une vie bonne et utile. Mais la sérénité du jeune ménage fut bien vite troublée. La conscience de Daniel l’accusait, et c’est en vain qu’il cherchait dans la solitude des champs l’apaisement de son âme angoissée et assombrie. Ses péchés lui pesaient lourdement. Sa jeune femme se désolait de voir passer les mois sans changement dans l’attitude de son mari. Pourtant la délivrance vint et une porte d’espérance s’ouvrit dans la vallée d’Achor. Daniel n’était plus « loin du royaume de Dieu ».

Jones, le frère cadet de Daniel, a joué un rôle remarquable dans le foyer Williams. Aimable et obéissant, il portait sa part des lourdes charges de la famille. Daniel dira que son frère était digne d’éloges pour son dévouement envers les siens. Il n’avait que douze ans quand il commença à travailler à la mine. Petit et d’apparence chétive, il était cependant doué d’une grande énergie. Travaillant Un certain temps avec Daniel, Jones accomplit une partie du travail de son frère pour lui éviter de se surmener.

Ce travail supplémentaire eut toutefois des conséquences pénibles dans sa santé dont il subit les inconvénients toute sa vie. L’éducation puritaine des parents ne produisit pas de meilleurs résultats chez Jones que chez Daniel Williams. Indifférent aux bonnes influences familiales, il se battit avec un camarade, le rouant de coups jusqu’à ce qu’il demande grâce. Heureusement, Jones connut, lui aussi, par la suite, la puissance transformatrice du Saint-Esprit.

Chapitre 2 – Le Réveil Gallois

Les années 1904-1905 ont été marquées d’un puissant réveil dans le Pays de Galles. La famille Williams avait lu et entendu dire que Dieu avait visité le peuple gallois en 1859. Daniel s’était souvent demandé s’il verrait, lui aussi, une telle visitation d’en haut. Elle vint, et quel Réveil elle causa ! Daniel lui ouvrit son cœur tout grand, et il en résulta les conséquences les plus fécondes. L’instrument choisi par Dieu pour amener ce Réveil fut un jeune mineur du nom d’Evan Roberts. Il vivait au sud du Pays de Galles, dans un petit village. A l’âge de 13 ans déjà, il avait donné son cœur au Seigneur et, aussitôt, s’était mis à prier pour que Dieu visitât son pays où les chrétiens étaient redevenus froids et formalistes. Par la suite, il entra dans un collège biblique où il se prépara au ministère pastoral.

Lors d’une Convention qui semblait laisser les participants assez indifférents, un serviteur de Dieu demanda: « N’y a-t-il pas quelqu’un qui voudrait confesser Jésus-Christ comme son Sauveur ? ». Une jeune fille se leva et dit: « Si personne ne veut le faire, moi, je veux dire que j’aime JÉSUS de tout mon cœur« . Le résultat fut bouleversant: c’était le début du Réveil gallois. Un souffle d’En-haut passa sur l’assemblée et en entendant un grand évangéliste gallois prier à ses côtés: « Seigneur, brise-moi »! » Le jeune Evan Roberts fit de même et aussitôt, le Saint-Esprit tomba sur lui. Il était bouleversé jusqu’au fond de l’âme et, prostré sur le sol, il fut rempli de la puissance d’En-haut. A partir de ce jour-là, le Saint-Esprit s’empara des Églises l’une après l’autre si bien que tout le Pays de Galles fut enflammé de l’amour de Dieu. Dans certaines localités, la gloire de Dieu se manifesta pendant plus de deux ans. Le feu du Saint-Esprit embrasait les cœurs humains de sainteté et de gloire. A cette époque, les prophéties et le parler en langues étaient fréquents, et beaucoup de personnes témoignaient de la guérison divine dans leur corps. Ce furent-là des gages spirituels de ce que Dieu ferait encore dans l’avenir.

Les réunions n’étaient pas organisées suivant un plan précis, le Saint-Esprit lui-même en assumant la direction. Quant aux annonces pour atteindre la population, elles étaient faites tout naturellement par le témoignage de ceux qui avaient été visités d’En-haut. C’est au cours de ce Réveil de 1904-1905 que la famille Williams rencontra son Sauveur. On peut sans peine imaginer l’effet de cet événement sur Daniel Williams. Il était profondément bouleversé et pendant plusieurs jours, il alla voir parents et amis pour mettre sa vie en ordre avec Dieu et les hommes. Ce fut un temps où il n’était pas rare de le trouver prosterné devant Dieu dans une cuisine ou dans un champ. Quand il travaillait au fond de la mine de charbon, son esprit demeurait en communion constante avec Dieu. La sainteté devint la passion de son âme et il ne désira plus qu’une chose : consacrer sa vie au service du Seigneur. Déjà, avant le Réveil, il aurait aimé devenir serviteur de Dieu, mais il s’en savait indigne. Maintenant, tout était différent.

En 1904, le jour de Noël, Daniel alla à Loughor, voir Evan Roberts. La foule se pressait dans l’église locale, remplie de la présence de Dieu. Dans l’après-midi, Daniel se rendit à la sacristie et le Revivaliste lui imposa les mains. Le feu de l’Esprit commença à brûler dans son cœur et il eut une vision de Christ sur la croix: le sang coulait du Corps du Sauveur, se répandait sur la tête d’un pécheur et celui-ci devenait blanc comme de la laine. Il fut révélé à Daniel que ce pécheur n’était autre que lui-même, blanchi et purifié dans le Sang de l’Agneau. Transporté, il s’exclama : « Je L’ai vu! Je L’ai trouvé » et il affirma par la suite que c’est de ce jour-là que datait son salut. Il revint de bonne heure à la maison pour trouver sa famille attendant son retour, avide d’entendre ce qu’il avait à dire. Ses manières étaient assurées et il y avait une conviction dans chacune de ses paroles. Instantanément, la famille commença à compter sur le Seigneur et réclama le salut. La visitation divine apporta dans ce foyer les richesses indicibles du Seigneur Jésus et toute cette maison devint au sens le plus large, le sanctuaire du Seigneur. Jones Williams s’était décidé à suivre Christ à l’âge de 14 ans. Sa voix se faisait souvent entendre dans des prières ardentes dont l’une a été rapportée par une personne qui l’a entendue dans une chapelle de Penygroes : « O Dieu ! Fais que chaque robinet dans les celliers se rouille, que les cabarets restent vides pour qu’il n’y ait plus d’ivrognes dans le pays ». Pendant le Réveil gallois, il n’hésitait pas à parcourir des kilomètres pour assister à des réunions dans d’autres villages.

C’est au cours d’une de ces réunions qu’Evan Roberts et un autre instrument béni de Dieu, le Dr Philips, imposèrent les mains à Jones Williams, voyant en lui un futur serviteur de Dieu. Alors. Daniel Williams, accompagné de jeunes gens enthousiastes, désireux de témoigner pour Christ, se mit à tenir des réunions de prière dans la mine et bien des âmes furent sauvées par son ministère.

C’est ainsi qu’il devint fort dans la foi et que rien ne put l’ébranler. Il était à l’avant-garde des jeunes chrétiens de la région et devint un gagneur d’âmes zélé.

Le Réveil gallois a été la phase initiale d’une période de renouveau de l’expérience de Pentecôte et de la vie apostolique comme il n’y en a probablement jamais eu depuis le premier siècle. Par l’action de ce Réveil, des vérités fondamentales, mais méconnues par les Églises existantes, ont été remises en lumière. Parmi celles-ci, on peut citer l’assurance du salut, le baptême du Saint-Esprit ainsi que la nécessité d’une vie totalement consacrée. Quant au gouvernement de l’Église, révélation divine accordée à l’Apôtre Paul, sa signification première fut à nouveau dévoilée à Daniel P. Williams et à son frère W. Jones.

« Si tu négliges mon appel, maintenant » dit le Saint-Esprit par la bouche de W. Jones Williams au pasteur Daniel P. Williams, au début de l’œuvre apostolique à Penygroes, « cette génération passera et tu n’auras pas été un instrument dans ma Main pour révéler mon dessein d’un renouveau de l’ordre scripturaire du gouvernement de l’Église ». Le pasteur Daniel Powell Williams ne fut pas désobéissant à la vision céleste.

Chapitre 3 – Effusion de l’Esprit

Un trait caractéristique du Gallois religieux est qu’il aime les sermons. Daniel pouvait souvent être rencontré là où il y avait de grands prédicateurs. C’est en fait leur influence jointe à sa disposition religieuse qui le rendait si passionnément désireux de devenir prédicateur et d’entrer dans le ministère de l’Évangile

Un vendredi après-midi, environ deux ans après le Réveil gallois, pendant qu’il travaillait dans la mine, la main de Dieu se posa si puissamment sur lui qu’il ne put continuer son travail. Une voix claire et irrésistible ; et sans nul doute d’origine divine ; s’adressa à lui. C’était l’appel à l’abandon de soi-même pour suivre son Maître. Immédiatement, sa femme, ses d’eux enfants et son emploi lui vinrent à l’idée. Mais voici un appel net du ciel. Il passa victorieusement cette épreuve de foi. Sa réponse fut celle de tout vrai serviteur de Dieu : « Non pas ma volonté, mais que la tienne soit faite ». Il demanda alors à Dieu que si telle était vraiment sa volonté, le pasteur et les diacres de l’Église Congrégationaliste dont il faisait partie, lui parlent de cette question dans les quinze jours à venir. Avant que les deux semaines ne fussent écoulées, ledit pasteur aborda ce sujet avec Daniel en lui demandant s’il serait d’accord de devenir le berger de la chapelle locale.

Il devint évident que Daniel Williams était destiné à jouer un rôle prépondérant dans les desseins de Dieu. Cependant, il eut encore des doutes, ne se sentant, pas à la hauteur d’une telle charge quant à sa formation intellectuelle. Pourtant, là encore deux diacres de la chapelle vinrent l’assurer de leur conviction qu’il avait un appel pour le ministère. Ce fut dans l’église même où il avait trouvé le Sauveur qu’il fit son premier pas dans le ministère en faisant l’introduction à la réunion d’évangélisation. Il en résulta qu’en rentrant dans son village, il annonça au pasteur son acceptation de l’appel à la charge de berger local. Quand celui-ci fut porté devant l’assemblée, toute la congrégation se leva sans exception pour lui signifier son accord. Pour son premier sermon il choisit l e texte suivant : « Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle » (Matt. 16.18) et il fut très apprécié. Nul doute que ce message était prophétique du ministère qui serait le sien dans l’avenir.

Le dimanche suivant déjà, il partagea ses efforts entre deux petites églises villageoises. Ayant mis la main à la charrue, il ne regarda jamais en arrière et fut l’instrument de salut pour beaucoup d’âmes. Par ailleurs, il ne s’épargnait aucun effort pour méditer et étudier la Parole de Dieu pour devenir un serviteur de Dieu efficace. Pendant tout ce temps il continuait à travailler dans la mine, car il ne gagnait pas assez comme pasteur pour pouvoir abandonner son métier. Pendant les six ans qui suivirent, son activité de pasteur local s’étendit de plus en plus; il avait prêché à peu près dans 80 chapelles.

Comme il était fréquemment appelé à tenir des réunions spéciales et des campagnes, il devint indispensable qu’il abandonnât son travail dans la mine de charbon pour consacrer tout son temps au service du. Maître. Plus tard deux paroisses lui furent offertes, mais il les déclina toutes les deux. Il était un prédicateur d’une grande puissance et ne se ménageait jamais. S’étant surmené, il tomba malade et se trouva dans un grand besoin. Pourtant sa foi ne chancela pas. Se référant plus tard à cette période de sa vie, il put dire: « Nous pouvons faire des expériences merveilleuses dans la vie spirituelle et morale avec le Seigneur, mais quand dans la vie matérielle et physique notre bien-être est atteint, rien ne peut nous donner de demeurer dans la victoire qu’une aide surnaturelle ».

A cette époque-là, la grande ferveur spirituelle des débuts du Réveil gallois touchait à sa fin, mais dans certaines régions du Pays de Galles de nouvelles salles de réunions entretenaient le feu du Réveil. Dans la première période l’accent avait été mis, surtout sur la « nouvelle naissance » et « l’assurance du salut » ainsi qu’une certaine recherche de la plénitude du Saint-Esprit.

En 1907-1908 il y eut en Angleterre, en Écosse et au Pays de Galles une puissante effusion du Saint-Esprit accompagnée des signes et des 9 dons spirituels. Cette seconde visitation de Dieu apparut comme une nouvelle révélation de vérités. Le terrain pour une telle visitation d’en haut ayant été bien préparé à Penygroes, bien des chrétiens reçurent le baptême du Saint-Esprit. Ce fut, entre autres, le cas de la famille Williams à Garnfoel Cottage, dont presque tous les membres furent baptisés dans le Saint-Esprit avec les signes qui l’accompagnent.

Quant à Daniel, c’est en 1909, soit près de cinq ans après sa conversion, qu’il rencontra un groupe de chrétiens baptisés du Saint-Esprit et se joignit ce même jour à eux pour prier sur une colline dominant la mer. C’est là, pendant que tous louaient et adoraient Dieu que Daniel tomba sur sa face et, soupirant, pleurant et sanglotant, il reçut un puissant baptême du Saint-Esprit.

L’âme en extase, il parlait en langues selon que l’Esprit lui donnait de s’exprimer. Comme la Pentecôte avait inauguré une nouvelle époque dans l’histoire du monde, la pentecôte de ce pasteur laïque signifiait une nouvelle étape pour son ministère, Bien qu’étudiant beaucoup pour servir le Seigneur, il lui manquait pourtant la puissance du Saint-Esprit. Maintenant il l’avait reçue. Daniel continua à prêcher dans les églises tout en tenant des réunions avec ceux qui croyaient dans le baptême du Saint-Esprit. Dans ces réunions spéciales l’Esprit de Dieu se manifestait par les dons de l’Esprit. On comprit ces manifestations de mieux en mieux et ainsi on sut s’en approprier les bénédictions. Le groupe des croyants baptisés du Saint-Esprit allant en augmentant, ils construisirent la Salle Évangélique de Penygroes.

Le moment était venu pour Daniel de prendre la décision: soit de se séparer des Congrégationalistes gallois pour se joindre entièrement au nouveau groupe, soit de continuer avec les deux ; il lui était dur de se séparer d’un mouvement qui l’avait beaucoup aidé à ses débuts et pour lequel il avait un programme de réunions pendant toute une année. Fallait-il vraiment quitter tout ce travail spirituel ? Cette préoccupation lui pesait durement mais, finalement, il triompha de cette situation équivoque en annulant tous ses engagements.

La confirmation de cette décision lui vint de Dieu par une prophétie si claire et si pénétrante que Daniel tomba sur sa face; d’un cœur contrit et brisé. Il apprit que Dieu l’avait choisi pour, une œuvre non encore révélée. Une autre parole prophétique lui dit: « Demain tu seras enseveli avec ton Seigneur dans le baptême » et c’est en effet ce qui arriva.

Plus tard, quand deux serviteurs de Dieu visitèrent Penygroes, les frères de la Salle Évangélique leur souhaitèrent la bienvenue. Pendant qu’ils étaient tous réunis dans une ferme pour prier avec un enfant malade, la mère de celui-ci fut baptisée du Saint-Esprit. Ce n’était qu’une bénédiction préliminaire. Elle servit à préparer Daniel à de grandes révélations de la volonté de Dieu. Par une prophétie le Seigneur appela Daniel à devenir le berger de l’Assemblée de Penygroes. Alors, l’un des deux serviteurs de Dieu venus en visite lui apprit que déjà avant de venir à Penygroes le Seigneur leur avait révélé qu’ils auraient à oindre l’un de ses serviteurs dans une ferme en présence de gens que Dieu lui-même réunirait de façon inattendue. Daniel fut consacré au ministère et la journée se termina en prière.

A partir de ce moment Daniel Williams prit la direction de l’œuvre à Penygroes, son regard fixé sur le but et dans une complète obéissance à son Seigneur. Il avait une foi invincible un courage sans défaillance tout en étant d’une résolution indomptable. C’est en 1911 qu’il quitta son métier de mineur et devin serviteur de Dieu à plein temps.

Comment Jones Williams, frère de Daniel, fit l’expérience d’un nouvel et solennel appel de Dieu dans sa vie…

Quant à Jones Williams, la ferveur du Réveil gallois passée, il devint un chrétien tiède. Lui et l’une de ses sœurs étaient les seuls membres de la famille Williams à ne pas aller de l’avant avec le Seigneur. Pendant six ans il fut rétrograde. Il avait un abord sympathique et réussissait dans toutes ses entreprises. Dans cet état d’esprit, Jones ne se sentait plus à l’aise dans sa famille régénérée. Tous les efforts de Daniel pour le ramener au Seigneur furent vains. Jeune homme honnête, il faisait partie de l’Église Congrégationaliste de Penygroes et y communiait régulièrement, mais en fait il était en rébellion contre la grâce et l’amour de Dieu. Étant allé écouter un missionnaire parler à la Salle Évangélique, il eut sa conscience tellement touchée qu’il ne tint plus en place et, sautant par-dessus quatre sièges, il s’enfuit pour échapper à l’emprise de l’Esprit.

C’est à ce moment-là que sa sœur, non convertie, tomba sérieusement malade et fut instantanément guérie par l’imposition des mains du missionnaire. En rentrant à la maison à minuit, Jones fut reçu par sa sœur avec la joyeuse nouvelle : « Le Seigneur m’a sauvée et guérie ». C’était un coup dur pour Jones, car il n’avait plus personne à la maison qui partageait ses idées. Bien que cela lui fut plutôt douloureux, sa mère fut d’accord de prendre en pension un de ses amis, boxeur et très mondain. Heureusement que la bonne influence du foyer chrétien porta rapidement ses fruits. Un dimanche où Jones était loin, le jeune homme alla à la Salle Évangélique et se convertit. Quel sentiment de solitude s’empara de Jones en apprenant cette nouvelle.

Pendant les quinze jours qui suivirent, quatorze autres personnes se convertirent dans l’assemblée de Daniel Williams. Le soir où tous les quatorze furent baptisés du Saint-Esprit, quelques membres de la Salle Évangélique étaient réunis en prière ailleurs et Dieu les visita eux aussi en les baptisant dans son Esprit, A la même heure quelques chrétiens se trouvaient en visite chez un diacre de la chapelle et eux également firent la même expérience. Le résultat de tous ces événements fut le commencement modeste de l’Église Apostolique à Penygroes. Ainsi naquit un mouvement qui devait s’étendre au monde entier.

L’heure vint où Dieu révéla ses desseins concernant Jones Williams. Une onction particulière reposait sur une réunion, un soir de février 1911, quand Dieu parla au pasteur Daniel Williams par la bouche d’un prophète: « Prête l’oreille à ma parole, mon serviteur. J’ai comme but pour toi ce soir, d’aller sur ma parole, à la maison de ton frère Ivor. Tu y trouveras deux jeunes gens. Apporte-leur ce message : Mon Esprit ne contestera pas toujours avec l’homme. Voici, j’ai le grand dessein pour l’un d’eux de se tenir à tes côtés dans l’avenir et de voyager avec toi dans de nombreux pays; il est un vase d’élection pour moi, Oui, il sera un instrument entre mes mains. Mets-moi à l’épreuve mon serviteur, et ne crains pas, car cela s’accomplira, dit le Seigneur ».

Le pasteur Daniel Williams obéit, Dans la maison de son frère il trouva deux jeunes gens auxquels il délivra le message. Après avoir prié, tous deux se rendirent à la Salle Évangélique où ils se donnèrent au Seigneur. L’un d’eux était Jones Williams. La parole du Seigneur s’accomplit littéralement; en effet, Jones, plus tard bien connu sous le nom de W.J. Williams, fut engagé dès cette heure-là dans l’œuvre du Seigneur. En tant que prophète il visita de nombreux pays avec son frère.

Le ministère de la parole prophétique allait progressant et avec le temps l’Église reçut de nombreux et profonds messages, ceci particulièrement après que Jones eut été baptisé du Saint-Esprit et eut commencé à prophétiser, Les manifestations du Saint-Esprit par son moyen étaient d’une telle valeur que beaucoup furent persuadés que Jones était mis à part par une élection divine pour un but déterminé. Comme nous le savons aujourd’hui, la parole prophétique donnée par Jones Williams a été d’une grande valeur pour l’Église Apostolique dans de nombreux pays.

Chapitre 4 – Les débuts apostoliques

Au début, les chrétiens apostoliques se réunissaient les uns chez les autres; mais, dès 1910, une salle évangélique fut construite à Penygroes.

Daniel P. Williams se savait chargés d’un message à apporter au monde; aussi s’y appliqua-t-il de tout son cœur et en fit-il le but de sa vie. Le fait d’avoir perdu la popularité dont il jouissait autrefois, quand il était pasteur de l’Église congrégationaliste, le laissait indifférent, car, dans son cœur, il y avait une vision et il brûlait de la faire connaître aux hommes, qu’il soit favorablement reçu ou non. Son message était pleinement apostolique et comportait, en plus des neuf dons de l’Esprit, les cinq ministères de l’Église. Le ministère de la Parole apporta à Daniel Williams une lourde tâche pastorale.

La jeune Église ressemblait à une barque qui prend le large et, avec l’aide de Dieu, Daniel Williams la pilotait d’une main sûre à travers les tempêtes et les écueils inévitables, Au cours des réunions, les dons de l’Esprit étaient d’un usage courant, particulièrement ceux de prophétie, de langues et d’interprétation des langues; mais il y eut également des guérisons, et beaucoup de personnes témoignèrent d’y avoir trouvé la santé pour le corps, l’âme et l’esprit. Par des signes et des miracles, Dieu confirma Sa Parole. Le bonheur des chrétiens était tel que l’Église se croyait déjà parfois vivre au ciel.

Voici, parmi beaucoup d’autres, un cas de guérison. M. Thomas, à Glanglesnant était gravement malade et avait été prévenu par son médecin que sa fin approchait. Quand le pasteur Daniel Williams alla visiter le malade avec quelques frères, la belle-sœur de celui-ci le supplia de ne pas fatiguer son frère, déjà si affaibli. Pendant que ces hommes entouraient en priant, le lit du mourant, ce dernier demanda dans son cœur au Seigneur: « si tu veux me guérir, fais que M. Williams pose sa main sur ma tête et ordonne que je sois guéri ».

Bien que le pasteur n’eût rien su de cette prière, c’est exactement ce qui arriva. Il imposa les mains au malade et dit: « Seigneur, bénis-le et guéris-le maintenant ». Aussitôt, M. Thomas sauta du lit et demanda ses vêtements. Il était guéri. Quant à la belle-sœur, elle se lamenta, accusant le pasteur d’avoir créé dans son frère une extase, qui, en disparaissant, entraînerait une mort rapide. Mais il n’en fut rien; M. Thomas vécut encore de longues années, à la grande surprise de ceux qui le connaissaient.

Cependant, dans les journaux et les revues religieuses, une opposition se fit jour contre la jeune église apostolique, mais Daniel Williams ne se laissa pas intimider et continua à proclamer toute la vérité telle qu’elle lui avait été révélée dans la Parole de Dieu. C’est donc dans une atmosphère d’hostilité que ce mouvement a vu le jour, et pourtant, il est devenu universel dans ses bénédictions et sans limites dans ses possibilités.

En le constatant, il n’est que juste de rendre hommage à l’intégrité et à la loyauté des deux frères, Daniel et Jones Williams, et de quelques autres serviteurs de Dieu, qui ont eu le courage de continuer à proclamer la vision reçue malgré toute l’opposition que rencontrait l’œuvre à ses débuts.

La plus grande révélation accordée par le Seigneur en ce temps-là à la jeune Église, fut le ministère de prophète. Comme nous le lisons dans les Actes des Apôtres, le Prophète est appelé à accompagner son frère, l’Apôtre, dans ses voyages, afin que la parole prophétique puisse être entendue à tout moment, et partout où elle rencontre des cœurs disposés à la recevoir. Point n’était nécessaire de faire de la réclame pour les réunions de la Salle évangélique de Penygroes, car le fait qu’on y proclamait la Parole prophétique en même temps que la Parole écrite suffisait pour attirer croyants et non-croyants des villes et des villages environnants. C’est ainsi qu’une oeuvre divine se fit également dans les districts voisins où des groupes d’âmes assoiffées se formaient et invitaient les responsables de l’Église apostolique à les visiter.

Lors d’une convention à Swansea, le pasteur Daniel Williams fut invité comme orateur ; mais, comme il n’avait encore prêché qu’en gallois, il hésita à accepter cette invitation, vu qu’il serait obligé de prêcher en anglais. Cependant, le Seigneur l’exhorta par prophétie à y aller, en y amenant son frère Jones. A cette occasion, Dieu se manifesta puissamment par Ses deux serviteurs en donnant une nouvelle révélation de Ses desseins éternels à beaucoup de chrétiens et en mettant Daniel Williams en rapport avec d’autres assemblées que Dieu avait également visitées du feu de la Pentecôte.

Constamment en exercice, le don de prophétie mûrissait en Jones Williams. Il arrivait constamment que les réunions continuaient jusque fort avant dans la nuit, les fidèles ne se lassant pas d’écouter tout ce que le Seigneur annonçait au travers de son prophète. Jones Williams était jeune et n’ayant pas fait d’études, ses connaissances bibliques étaient encore assez limitées. Ensuite, il n’avait pas lu de livres faisant autorité en matière de doctrine chrétienne; pourtant, il étonnait tous ceux qui l’écoutaient. Des hommes cultivés, versés dans les Saintes Écritures s’émerveillèrent en l’entendant développer les grandes vérités divines avec tant de puissance et dans un langage châtié qu’il n’avait jamais appris non plus. On ne pouvait que reconnaître que c’était l’Esprit de Dieu qui s’exprimait par son moyen. C’est ainsi que la foi de beaucoup fut affermie, confirmée, et Dieu put établir des hommes parce qu’ils avaient cru aux paroles de la prophétie.

Plusieurs de ceux qui s’étaient convertis à Penygroes avaient des dettes chez les commerçants du village. Le Saint-Esprit les avertit de ne devoir rien à personne et interdit à l’Église de tenir des réunions en plein air, avant que toutes les dettes n’aient été payées, et lui recommanda de faire une collecte pour leur remboursement. Au bout de 12 mois, 150 £ étaient réunies et toutes les dettes furent liquidées. « Maintenant, vous êtes libres d’annoncer la Parole de Dieu et de témoigner au dehors » dit le Seigneur par une nouvelle parole prophétique à l’Église.

Le pasteur Daniel Williams reçut l’appel à l’apostolat lors d’une convention à Londres en 1913. D’une grande humilité, il eut peine à croire qu’il était apôtre, et, ému jusqu’aux larmes, il aurait voulu s’enfuir devant ce grand appel de Dieu. Puis, il se demanda comment les Anciens de l’Église de Penygroes recevraient cette nouvelle. Or, ils en furent tous heureux et il en fut de même des responsables des autres assemblées. Un peu plus tard, le pasteur Jones Williams fut également appelé au plein ministère, l’œuvre s’étendant sans cesse. De tous côtés, on demandait la visite des deux frères qui trouvaient à peine le temps de dormir. C’est ainsi que le Seigneur fit connaître son élection et que le ministère de l’Église marcha de pair avec celui du prophète, comme c’était le cas dans l’Église primitive.

L’Église apostolique eut sa propre revue à partir de 1916 et, aujourd’hui, ce journal « Riches of grâce » est répandu dans le monde entier.

Chapitre 5 -Sur le Front Intérieur

L’œuvre dont Dieu lui-même avait été l’initiateur, prit rapidement de l’extension. Dieu se servait des deux frères Williams par la puissance du Saint-Esprit comme Apôtre et Prophète. Si au début le ministère de ces deux vaillants pionniers se limitait plus particulièrement à Penygroes et à ses environs, leur activité s’étendit dorénavant à tout le Pays de Galles et à d’autres régions de Grande-Bretagne.

Dans les années 1916 à 1919 l’Église se développa puissamment dans le Pays de Galles, ce qui eut comme conséquence une lourde charge pastorale pour Daniel Williams. Sa capacité de travail ne cessait d’étonner les gens qui savaient par quelles épreuves terribles le pasteur était passé au temps de sa jeunesse où il avait travaillé dans la mine.

Après avoir lu l’histoire d’Evan Roberts et du Réveil gallois, Daniel Williams pria avec sa femme pour un renouveau spirituel demandant à Dieu d’être utilisé comme instrument pour le rétablissement scripturaire de l’Église. Une période de grands progrès suivit et s’étendit sur les années 1919-1924 où beaucoup de nouvelles églises furent ouvertes dans le Pays de Galles. Une œuvre spirituelle profonde allait de pair avec cette extension, beaucoup de personnes étant sauvées, guéries, baptisées dans l’eau et dans le Saint-Esprit. Les deux pasteurs visitèrent de nombreux endroits en réponse à l’appel de chrétiens qui désiraient mieux connaître la vision apostolique et l’ordre établi dans l’Église. Après avoir examiné ses articles de foi et ses usages, ces assemblées se joignirent très souvent à l’Église Apostolique. Au début, il leur arrivait alors d’avoir à travailler dans de grandes difficultés à cause des accusations dont l’Église Apostolique était l’objet, mais avec le temps l’opposition cessait et l’œuvre du Saint-Esprit continuait.

Il était merveilleux de constater qu’à la suite de la visite des deux frères Williams des centaines d’âmes furent sauvées: des buveurs, des joueurs et des hommes infidèles se prosternèrent au pied de la Croix pour recevoir le pardon de leurs péchés. Très souvent ceux-ci reçurent ensuite le baptême du Saint-Esprit et devinrent des membres fidèles de l’Église. C’est ainsi que de nombreuses assemblées furent fondées, dont pas moins de 80 dans le sud du Pays de Galles.

En 1919 l’Église Apostolique fit un autre grand pas en avant. L’œuvre en Écosse, sous la direction du pasteur André Turnbull, fut réunie à l’œuvre du Pays de Galles. M. Turnbull s’occupait alors d’une assemblée de Pentecôte à Glasgow. Après avoir entendu parler les deux pasteurs Williams, pasteur et assemblée décidèrent de se joindre à l’Église Apostolique.

En 1920, le pasteur A. Turnbull fut appelé à l’apostolat et le Seigneur plaça son fils Tom comme prophète à ses côtés. Par la suite plus de cinquante assemblées furent ouvertes en Écosse.

Le pasteur Frank Hodges vint assister en 1920 à la Convention de Penygroes et invita les frères gallois à venir parler dans son Église à Hereford (Angleterre). Quelle ne fut pas la surprise des Gallois de lire au-dessus de la porte de l’Église le nom « Église Apostolique ». Là encore, pasteur et assemblée se décidèrent à se joindre à l’Église Apostolique et la conséquence fut que l’œuvre s’étendit rapidement dans le district.

Pendant plusieurs années, il y eut à Bradford (Angleterre) et dans ses environs des groupes appelés « Églises Apostoliques de Dieu » dont le pasteur M. Chanter était le responsable. Il vint assister aux conventions du Pays de Galles et d’Écosse et, en 1922, il invita les serviteurs de Dieu de l’Église Apostolique du Pays de Galles, d’Hereford et d’Écosse à venir participer à la Convention de ses groupes à Bradford. Le résultat fut que ceux-ci se joignirent également à l’Église Apostolique des trois régions mentionnées ci-dessus, et qu’autour de Bradford de nombreuses nouvelles assemblées se formèrent. C’est ainsi que l’Église Apostolique prit forme en Grande-Bretagne.

A la conférence de Pâques 1922 se forma le premier conseil exécutif. Il se composa des pasteurs Daniel Williams, A. Turnbull, H.V. Chanter et F. Hodges, le pasteur Jones Williams remplissant le ministère de prophète. Il incombait à ce comité de s’occuper de tous les problèmes ou difficultés qui pouvaient se présenter entre les quatre sections de l’Église. A cette même conférence, le mouvement missionnaire de l’Église Apostolique vit le jour. Les besoins des pays d’outre-mer n’avaient pas été ignorés par l’Église Apostolique du Pays de Galles, qui en son temps avait déjà soutenu deux missionnaires en Afrique du Sud. En janvier 1919, quelque quarante pasteurs et anciens, réunis sous la présidence du pasteur Daniel Williams à Swansea, décidèrent d’instituer dans chaque assemblée une offrande missionnaire régulière qui serait envoyée ensuite à Penygroes. Mais à Bradford le Seigneur demanda par le ministère prophétique de Jones Williams qu’un mouvement missionnaire unique fût créé dans les iles Britanniques avec Bradford comme centre. Ce qui fut fait. Ainsi les quatre sections se trouvèrent unifiées sur le plan spirituel, doctrinal et dans l’œuvre missionnaire. Voici un extrait de la prophétie susmentionnée: « Je voudrais que vous sachiez que je vous révèle actuellement ma volonté concernant l’œuvre missionnaire. Je désire que vous vous unissiez pour travailler dans cette tâche. Je ne voudrais pas que chaque pays, Angleterre, Écosse, Pays de Galles, (note du trad.) crée sa propre œuvre missionnaire. J’ai choisi des hommes parmi les trois pays mais vous ne pourrez les envoyer si vous agissez séparément. Si vous avez la volonté d’entrer dans mon plan, je vous le révélerai. Le centre de cette œuvre doit être ici, à Bradford; j’ai un dessein précis à ce sujet. Retenez bien ce que je vous dis: ceux qui ont la peau foncée se réjouiront de la rencontre de ce soir ».

Les activités missionnaires ayant été unifiées et organisées lors de cette conférence, un Conseil missionnaire fut institué, formé de membres représentant l’Écosse, l’Angleterre et le Pays de Galles. La première réunion de prière mensuelle pour la mission eut lieu le 5 juin 1922. Les offrandes missionnaires, qui furent de 1.000 £ en 1922, atteignirent 20.000 £ en 1961.

On fixa également les époques des grandes conventions annuelles qui sont restées inchangées jusqu’à ce jour: la convention de Nouvel-An, à Glasgow, celle de Pâques, à Bradford, celle de Pentecôte, à Hereford et, la plus connue à l’étranger, celle de la première semaine d’août, à Penygroes.

Au cours de plusieurs conseils, des prophéties avaient été données, encourageant les différentes sections de l’Église Apostolique en Grande-Bretagne à s’unir. La décision de s’unir intervint en 1937. Penygroes fut alors choisi comme Quartier Général, Bradford comme Centre Missionnaire et Glasgow comme Centre Financier de l’Église. Le pasteur Daniel Williams devint le premier président de l’Église Apostolique avec, comme vice-présidents, les pasteurs H. Dawson, A. Turnbull et F. Hodges. Un Conseil d’Apôtres et de Prophètes fut constitué, du sein duquel fut recruté le Conseil Exécutif de l’Église.

Chapitre 6 -Voyages à l’étranger

L’auteur relate ici les grandes lignes des voyages entrepris par le pasteur Daniel Williams et son frère Jones Williams, souvent en compagnie d’autres apôtres, dans les divers pays où leur ministère fut à l’origine d’une œuvre apostolique sur le modèle de ce que Dieu avait commencé en Grande-Bretagne. Ce fut d’abord en Irlande en 1920, puis en Amérique et au Canada en 1922. Sur le continent européen, le premier contact eut lieu au Danemark.

Le Réveil qui débuta au Pays de Galles en 1904 eut des échos à Copenhague en 1905. En 1912, la célèbre actrice Anna Larssen (appelée la Sarah Bernhardt de Scandinavie), trouva le salut, fut baptisée du Saint-Esprit et se maria avec Sigurd Bjorner, le secrétaire de l’Union chrétienne de jeunes gens du Danemark. Après avoir parcouru le pays en tous sens, prêchant partout l’Évangile, ils établirent leur tente d’évangélisation à « Triangelen », ou parc du Triangle à Copenhague, la remplaçant en 1922 par L’Evangeliehuset », ou la « Maison de l’Évangile ».

En cette même année 1922, une sœur de l’Assemblée de l’Evangeliehuset prit part à la Convention de Penygroes et en fut si impressionnée qu’elle persuada le pasteur Bjorner d’y participer l’année suivante. Lorsque ce serviteur de Dieu arriva à Penygroes, le Saint-Esprit s’empara de lui et le convainquit de la Vision apostolique, le faisant parler en langues avec éclat. Par le ministère prophétique du pasteur Jones Williams, il fut appelé à l’apostolat et exhorté à prêcher le plein Évangile au Danemark ainsi que l’enseignement de l’Apôtre Paul sur le gouvernement de l’Église. Rentrant dans son pays, M. Bjorner apprit que le même Esprit avait déjà fait connaître son appel à Copenhague; aussi la joie fut-elle générale dans l’Église.

En 1924, les frères Daniel et Jones Williams, accompagnés de quelques pasteurs, visitèrent le Danemark. Des réunions eurent lieu deux fois par jour et de nombreux responsables d’assemblées chrétiennes du Danemark, de Norvège et de Suède prirent part aux entretiens pratiques. Le pasteur Daniel Williams eut à répondre à bien des questions intéressantes concernant la vision apostolique. Voici deux de ces questions et leurs réponses: « Si un apôtre est mis à part dans un autre pays sans avoir été oint d’huile, le reconnaîtrez-vous comme apôtre parmi vous? Le pasteur Williams répondit : l’huile est le symbole du Saint-Esprit et un signe que Dieu veut revêtir l’homme oint des qualités divines nécessaires pour son service. Ce n’est pas l’huile qui fait de lui un apôtre; il est apôtre par prédestination de Dieu. Il est à noter que si l’onction d’huile est tout-à-fait dans la ligne des Saintes Écritures, elle n’est pourtant utilisée dans l’ordination que dans l’Ancien Testament. Il fit également remarquer que bien des choses faites par les Églises chrétiennes ne sont pas mentionnées dans le Nouveau Testament, telles que les Conventions, les écoles du dimanche, les réunions de jeunesse, etc. L’emploi d’instruments de musique n’est pas, indiqué non plus dans le Nouveau Testament ».

Le pasteur Daniel Williams ajouta : lors d’une Convention du Pays de Galles, je tombai malade, et trop faible pour marcher, je dus m’aliter. Je demandai à un ancien de m’oindre d’huile. Alors, dans une révélation divine, j’entendis ces paroles: « Lève-toi, mon serviteur, lave-toi dans l’eau froide ».

Aucun texte du Nouveau Testament ne pouvait confirmer cette parole entendue, mais je me souvins de Naaman, le Syrien, qui dut se laver sept fois dans le Jourdain pour être guéri de la lèpre et j’obéis à Dieu et je fus rendu capable d’assumer tous mes devoirs pendant la Convention.

A la question: « Comment pouvons-nous savoir qu’un homme qui prophétise dans l’Église est un prophète pour le Corps de Christ dans son ensemble » ? il répondit : « Nous pouvons le savoir par la nature de ses prophéties et par le fait que celles-ci s’accomplissent. L’Apôtre Paul dit : tous peuvent prophétiser, mais un prophète du Corps de Christ est un homme qui a été prédestiné par Dieu à ce ministère. Son message est revêtu d’une autorité divine indiscutable ».

Le 6 février 1924, l’Assemblée de l’Evangeliehuset à Copenhague eut à décider si elle voulait se joindre à l’Église Apostolique ou non. Les six cents personnes présentes se levèrent sans exception pour marquer leur approbation à la confession de foi de l’Église apostolique, qui avait fait l’objet d’études approfondies par le pasteur Daniel Williams pendant les 15 jours précédents. L’Église Apostolique du Danemark était née. Sa revue officielle s’appelle « Evangeliebladet ». Dès le début, l’Église Apostolique danoise fit partie intégrante de l’Église Apostolique mondiale et elle est restée toujours fidèle à sa foi.

D’autres assemblées indépendantes, telles que celles de Kolding, Roskilde, Holbek, Elseneur et Gilleleje reçurent la vision Apostolique avec joie. Par la suite, d’autres assemblées suivirent cet exemple. L’Église Apostolique s’est fortifiée et au moment de la publication de ce livre (1963), il y a plus de 60 assemblées au Danemark. Au cours de cette visite des deux Serviteurs gallois en 1924, le pasteur Jones Williams donna une parole prophétique prédisant la seconde guerre mondiale. « L’Europe sera de nouveau baignée dans le sang, et votre pays (le Danemark) n’y échappera pas ». Combien cette prophétie devait se réaliser littéralement!

En 1925, les pasteurs Jones Williams et H.V. Chanter retournèrent au Danemark où ils participèrent à une Convention sur le thème de « l’unité ». Leurs messages furent hautement appréciés. Après une journée de prière, une soixantaine de personnes se réunirent le samedi soir dans une rencontre de responsables de l’Eglise Apostolique du Danemark. Il n’y eut pas de problèmes à discuter car les principes et les pratiques apostoliques étaient acceptés de tous. Dieu se servit du prophète Jones Williams pour révéler Ses plans concernant certains hommes.

Le dimanche soir, ceux qui avaient reçu un appel furent consacrés à leur ministère. A cette époque-là, il y avait dans l’Église de Hillerod un ancien dont le fils était possédé d’un démon. Ni la persuasion, ni la punition ne pouvaient empêcher ce garçon de voler, de mentir et de jurer. Il était si audacieux qu’il était capable de fouiller dans la poche de son père et de le voler pendant que celui-ci le corrigeait. Les pasteurs parlèrent au garçon et pendant qu’ils priaient avec lui, celui-ci s’écria de lui-même: « Va-t-en, diable! ». Le démon le quitta et il fut transformé dès cet instant.

Les pasteurs Daniel et Jones Williams eurent l’occasion de se rendre également à Oslo, capitale de la Norvège, ainsi qu’en Estonie où 25 assemblées entretinrent jusqu’en 1939 des contacts étroits avec l’Église Apostolique, relations auxquelles la guerre mit une fin brutale.

Chapitre 7 -Voyages en France, en Italie au Nigeria

Dans ce chapitre, nous allons suivre les deux frères Daniel et Jones Williams dans de nouveaux voyages à l’étranger. Après s’être absenté de Penygroes pendant 10 ans pour diriger d’autres Églises du Pays de Galles, le pasteur Daniel Williams put dire à son retour dans sa ville natale: « Il me serait humainement impossible de vous décrire l’œuvre accomplie pendant cette décennie hors de Penygroes, et les difficultés rencontrées au cours de voyages à L’étranger, représentant quelque 75.000 km de parcours dans 13 pays différents ». Il avait prêché la Parole de Dieu à des hommes de bien des races et eut, entre autre, le privilège d’amener un Arabe au Seigneur ce qui, en ce temps-là, était une chose particulièrement rare.

Pendant que les deux pasteurs Williams étaient au Danemark en 1924, Dieu les exhorta par prophétie à aller à Paris. Obéissant à cet appel, ils s’y rendirent en compagnie du pasteur Naeser et rencontrèrent dans la capitale un groupe de chrétiens qui les reçut avec empressement. Au cours de ces réunions, plusieurs personnes reçurent le salut et quelques rétrogrades revinrent au Sauveur. Voici un extrait d’une prophétie concernant la FRANCE et donnée par le pasteur Jones Williams: « Je vous ai dit de demander un nouveau champ missionnaire; demandez-moi la FRANCE, demandez-moi de pouvoir entrer dans ce pays. Je ne saurais rester indifférent aux cris du juste ». Peu de temps après, une demande parvint de France en vue d’obtenir des missionnaires, et ce fut le début d’une nouvelle œuvre Apostolique.

Les deux pasteurs gallois retournèrent à Paris en 1929, prêchant rue Servandoni devant une grande assemblée qui comprenait également des chrétiens de différentes dénominations et quelques missionnaires faisant des études à Paris. D’autres, visites suivirent en 1930, 1931 et 1933, donnant l’occasion aux frères Williams et à ceux qui les accompagnaient de vérifier l’accomplissement de la promesse prophétique faite par Dieu en 1924 : Dieu avait ouvert la France à la vision apostolique.

Donnant suite à une invitation, les deux frères Williams et quelques pasteurs danois visitèrent une Église à Civita-Vecchia, en ITALIE. Non loin de là, un groupe de chrétiens se forma et demanda à se joindre à l’Église Apostolique. Deux anciens furent appelés et l’Église de Grosseto débuta avec 26 nouveaux convertis. En 1928, les « deux frères d’armes » spirituelles retournèrent faire une tournée en ITALIE, prêchant, entre autre, à Rome -ce qu’ils considéraient comme un privilège -en se rappelant que Paul y avait annoncé la Bonne Nouvelle. En 1930, les pasteurs participèrent à l’installation de l’Église de Grosseto dans sa nouvelle salle et ils eurent la joie de voir 42 personnes accepter le salut et de nombreux malades être guéris de différentes maladies. Leur ministère fut également en grande bénédiction dans d’autres assemblées où le Seigneur confirma Sa Parole par des signes et des miracles. Les mêmes faits se reproduisirent lors de leur dernière visite en 1933 et, depuis cette date, l’Église Apostolique n’a pas cessé de s’affermir et de s’étendre à d’autres régions de l’Italie, avec l’aide de missionnaires envoyés de Grande-Bretagne. Aujourd’hui, plus de 50 assemblées en Italie prouvent la vitalité d’un mouvement suscité par Dieu.

Le NIGERIA reçut la visite des frères Williams en 1931; ils y allèrent en compagnie du pasteur écossais André Turnbull. Dieu s’était servi du journal apostolique « Riches of Grace » pour mettre l’Église Apostolique en contact avec une Église africaine appelée « Le Tabernacle de la foi », qui avait déjà de nombreuses assemblées dans le pays. A leur arrivée à Lagos, ils furent accueillis par les pasteurs noirs qui les avaient invités et ne furent pas peu surpris d’en voir un groupe important dont plusieurs étaient venus de régions de Nigeria fort éloignées, et même de la Côte d’Or (l’actuel Ghana). Parmi eux, se trouvaient les pasteurs Adeboyega et Sakpo, devenus, depuis, deux des principaux dirigeants de l’Église Apostolique au Nigéria. Pendant la campagne qu’ils tinrent à Lagos, les pasteurs blancs eurent des journées très chargées. Ils prêchèrent dans une salle archicomble, par une chaleur intense, et prièrent ensuite avec tous ceux qui cherchaient le salut ou la guérison. Vers la fin de la campagne, ils durent louer une salle adjacente pour recevoir la foule qui se pressait aux réunions. Mais leurs efforts, pendant ces deux semaines d’évangélisation furent largement récompensés: environ 400 personnes avaient accepté le salut, beaucoup furent baptisées du Saint-Esprit et il y eut de nombreuses guérisons.

Puis, les pasteurs Williams et Turnbull firent une tournée à travers le Nigéria, tenant dans les principaux centres des Conventions organisées par le mouvement qui les avait invités. Dans tous les endroits visités, les résultats furent les mêmes qu’à Lagos; de grandes foules accoururent, beaucoup de conversions et de guérisons eurent lieu et nombreux furent ceux qui reçurent le baptême du Saint-Esprit. On vit, entre autre, un homme qui avait une jambe paralysée jeter ses béquilles et se mettre à marcher; beaucoup d’autres furent guéris de maladies multiples. A Ibadan, l’une des plus grandes villes du Nigéria, les trois Européens eurent un entretien avec le bâle (chef indigène) qui leur donnait l’autorisation de tenir des réunions. Aujourd’hui, c’est l’un des pasteurs noirs ayant pris part à cet entretien qui occupe ce poste de « bâle ». Les pasteurs blancs exhortèrent les auditeurs à être fidèles à la patrie et loyaux envers les autorités comme la Parole de Dieu nous l’enseigne. Une puissante visitation du Saint-Esprit confirma que la grâce de Dieu reposait sur les trois invités, car des milliers de Noirs assistèrent aux réunions et nombreuses furent les guérisons qui suivirent.

Quand les deux frères Williams et leur compagnon arrivèrent à Ilesha, autre grande ville du Nigéria, ils apprirent que les membres de l’Église de la région avaient refusé de payer l’impôt personnel, prétendant que le Seigneur Jésus était leur roi. Cette rébellion avait causé l’emprisonnement de quelques-uns de leurs pasteurs. Après avoir été instruits par les pasteurs blancs dans l’enseignement que donne la Parole de Dieu à ce sujet, ces chrétiens comprirent leur erreur et payèrent leurs impôts.

Leurs pasteurs recouvrèrent la liberté. Les fonctionnaires gouvernementaux étaient fort étonnés de voir que les pasteurs britanniques avaient réussi là où eux-mêmes avaient échoué. Par la suite, cet incident contribua pour une large part à la bienveillance des autorités envers les missionnaires apostoliques envoyés dans le Nigéria.

A leur retour à Lagos, les trois pasteurs apostoliques venus de Grande-Bretagne furent de nouveau reçus par les dirigeants de l’Église africaine qui les avaient invités et qui leur annonçaient qu’ils désiraient se joindre à l’Église Apostolique. Toutes les assemblées donnèrent suite à cette décision en recevant de tout cœur la vision apostolique, ses principes et ses pratiques. Ce fut le début de l’importante œuvre apostolique en Afrique Occidentale, mouvement de Réveil très vivant qui, après plus de trente ans, est encore en pleine expansion.

Aujourd’hui (soit en 1963) il y a plus de 1.400 Églises au Nigéria et plus de 120 au Ghana, et l’œuvre ne cesse de s’étendre. Il y a des centaines de serviteurs de Dieu indigènes parmi lesquels des apôtres et des prophètes qui prennent petit à petit la relève des missionnaires.

Il y a trente ans, lors d’un conseil des Missions en Angleterre, le Seigneur, par une prophétie du pasteur Jones Williams, donna un avertissement aux générations futures dans les termes suivants : « Il arrivera dans l’avenir que les enfants de Cham se tourneront contre les enfants de Sem et de Japhet qui occupent actuellement l’Afrique et le conflit sera épouvantable ». Cette parole est bien en train de s’accomplir !

Chapitre 8 -Le caractère d’un apôtre et d’un prophète

Par le ministère des deux frères Daniel et Jones Williams, sortis d’un petit village gallois, Penygroes, Dieu toucha les cinq continents avec la vision apostolique. Partout où ces deux serviteurs de Dieu allaient, Dieu travaillait avec eux, confirmant sa parole par des signes et des miracles. Christ et la croix occupaient toujours le centre de leur prédication. Tous deux prêchaient inlassablement les fondements de la foi chrétienne, mais une des marques distinctives de leur ministère, c’était leur intelligence de la vérité concernant l’Église, le Corps de Christ et leur foi que les cinq ministères donnés par Christ après son ascension sont encore valables et nécessaires aujourd’hui.

Le pasteur Daniel Williams pouvait enseigner les vérités fondamentales de la doctrine chrétienne avec une grande profondeur théologique. Le pasteur Jones Williams a été le premier prophète de l’Église Apostolique. Il n’y a pas de doute que ces deux hommes furent suscités par Dieu pour redonner à notre époque la vision d’une Église où les neuf dons de l’Esprit sont manifestés sous l’autorité et la direction des ministères de Christ, à commencer par celui de l’apôtre et du prophète.

La fidélité et la constance de ces deux serviteurs de Dieu ne sont certainement pas étrangères à leur succès dans les années des débuts. Au cours de sa dernière maladie, Daniel Williams fit demander au Conseil de l’Église, alors réuni à Bradford, si le Seigneur n’avait pas donné une parole à son intention. Ce fut le pasteur Edwards qui reçut le message suivant: « Dans la vie et dans, la mort, j’ai été et je suis avec mon serviteur. Je l’ai appelé à l’apostolat et il l’a accepté. Nul n’a pu lui ravir sa couronne. Je répète qu’il a gardé la foi dans des circonstances adverses et au cours d’expériences douloureuses. Mais qui peut mesurer la préservation de la foi comme votre Dieu, dit le Seigneur ».

Ceux qui ont entendu Daniel Williams prêcher n’oublieront jamais l’impression que produisait sa forte personnalité et la façon dramatique qu’il avait de présenter son message. Il avait des yeux remarquables qui reflétaient sa pureté et sa noblesse intérieures et qui savaient dominer un auditoire. Daniel Williams était un homme de prière. Pendant des semaines, il pouvait implorer l’aide de Dieu jour et nuit pour un besoin précis et, sa prière exaucée, il se courbait dans l’adoration et savait mettre en pratique l’instruction reçue.

Il était également un homme très humble tant dans sa vie privée que dans son ministère. Bien qu’il visitât de nombreux pays, il ne perdit jamais le sens de l’humilité, restant fidèle à la recommandation de l’apôtre Paul d’être tout à tous. Comme pasteur, il n’avait pas la prétention d’être supérieur, mais sa profonde humilité de cœur et sa sincérité si transparente désarmaient toute crainte ou suspicion et permettaient à chacun de lui ouvrir facilement son cœur et de lui demander conseil. Cette humilité se faisait également remarquer dans les conseils d’Église où il ne cherchait jamais à s’imposer.

Il était toujours prêt à pardonner. Il avait grand besoin de cette qualité, particulièrement au début de son ministère, car les occasions d’être calomnié à cause de l’Église Apostolique ne lui furent point épargnées. Lorsqu’il rencontrait des esprits chargés de préjugés contre sa personne, il n’essayait jamais de se justifier, persuadé qu’il était, que la vérité triompherait.

Sa foi en Dieu ne pouvait être ébranlée, même dans les épreuves les plus dures. Alors que lui-même était alité avec une forte attaque de pneumonie, ses deux plus jeunes enfants tombèrent malades et leur état inspirait les plus vives inquiétudes. Sa femme lui demanda de prier pour la guérison de ses enfants, mais Daniel Williams entendit la voix de l’ennemi insinuer: « A quoi bon prier pour eux alors que tu n’as pas la foi pour toi-même »? Cependant, fort des promesses de Dieu, i pria pour ses enfants, les oignant d’huile au nom du Seigneur. Le lendemain matin, tous deux demandèrent à manger et, dès cet instant, eux et leur père se remirent rapidement.

Quant au pasteur Jones Williams, il n’était pas seulement un prophète remarquable, mais également un excellent prédicateur. S’il lui manquait peut-être la profondeur de pensée de son frère Daniel, dont il n’avait pas la prestance non plus, il avait le don d’emporter ses auditeurs par l’inspiration de ses messages qui étaient souvent interrompus par des exclamations de joie venant de l’assemblée.

Bien des traits de caractère seraient également à relever en Jones Williams. Combatif, il luttait pour l’honneur de l’Église Apostolique et ses vérités bibliques. Il était homme de très grand courage quand il s’agissait de défendre les principes de base de l’Évangile. Plutôt petit de taille, il avait une grande force de volonté et ce n’était pas sa faiblesse physique qui pouvait l’empêcher d’accomplir ses devoirs. Par ailleurs, il était convaincu de l’inutilité d’une tâche si elle n’était pas accomplie dans la puissance du Saint-Esprit, base de toutes ses entreprises.

Son amour pour Christ et pour sa cause était sans réserve et les enfants de Dieu pouvaient compter sur ce même amour en toute circonstance. Ayant séjourné à Cardiff, puis à Londres, pendant la guerre, il a prouvé jusqu’où pouvait aller son dévouement pour les chrétiens sous les bombardements, se préoccupant davantage de leur sécurité que de la sienne. Il volait au secours de ceux dont les maisons étaient sinistrées, alors même que la sienne avait été partiellement démolie par un raid. Un soir, cependant, une prophétie fut donnée à Cardiff, déclarant à ceux qui étaient présents qu’aucun mal n’atteindrait les membres de l’Église lorsqu’ils seraient dans la maison de Dieu. Cette parole s’accomplit. Au milieu des pires bombardements, ceux-ci se réfugiaient en sécurité dans l’église et, en dépit de l’obscurcissement, les réunions du soir furent bien fréquentées.

Le pasteur Jones Williams a su gagner l’estime de tous ceux dont il avait la charge dans les divers districts où il a exercé son ministère. Une fois, une épidémie de diphtérie éclata dans son district. Quelle angoisse fut la sienne quand il entendit parler de tous ces enfants du voisinage qui mouraient. Finalement, sa fille Mary, elle-même, contracta la maladie, fut bientôt aux portes de la mort. Jones Williams a raconté comment il se sentit alors poussé par Dieu à demander au médecin de tenter une trachéotomie et il eut la joie de voir sa fille se rétablir.

Il fallut à Jones Williams une consécration totale au Chef de l’Église pour le servir comme prophète, car il fut souvent appelé à donner des messages prophétiques face à l’opposition. S’il eut à souffrir comme prophète, il accepta néanmoins cette souffrance qu’il avait déjà pressentie lors de son appel au ministère. Peu de temps avant de mourir, il dit « Si j’avais su d’avance ce qui m’attendait comme prophète, si j’avais connu toutes les persécutions, les affronts et les souffrances que j’ai eu à endurer depuis plus de vingt années de mon ministère, je n’aurais jamais osé commencer. Il ajouta: La grâce de Dieu a pourtant été suffisante. Il ne m’a jamais abandonné ».

Chapitre 9 -Le ministère d’un apôtre et d’un prophète

Le pasteur Daniel Williams fut le premier serviteur de Dieu mis à part comme apôtre dans l’Église Apostolique et si le vingtième siècle a produit de véritables apôtres, il fut, sans nul doute, l’un de ceux-là. Comme apôtre, il était responsable de la position et de la condition spirituelle, ainsi que du développement de son frère, le prophète. Il l’aida en l’encourageant dans le Seigneur et en appréciant à sa juste valeur le véritable ministère prophétique qu’il exerçait. Parce qu’il comprenait les prophètes et leurs difficultés, et aussi parce qu’il connaissait la véritable nature de la prophétie, il était en mesure de les aider. Il avait une vision large, s’étendant à beaucoup de peuples. Il combattit pour répandre le plein évangile en tout lieu et chercha ensuite à nourrir les convertis et à en prendre soin. Il devint ainsi le père et le fondateur de nombreuses églises.

En matière de doctrine, il fut pour l’Église un guide et un gardien précieux. Il n’annonça pas de nouveaux dogmes, mais interpréta et proclama les vérités éternelles contenues dans les Saintes Écritures qui ne changent jamais. Il travailla à ce que les membres de l’Église soient purifiés et sanctifiés, et deviennent semblables à Christ. Par sa prédication, la Parole de Dieu exerça sur beaucoup de cœurs sa puissance purificatrice. Chaque fois que cela était nécessaire, il usait de discipline envers les membres de l’Église, mais il le faisait avec la longanimité dont parle l’apôtre Paul. Il n’excluait aucun membre de la communauté, à moins qu’il n’y eût pas d’autre solution. Le pasteur B.J. Noot écrit: Le pasteur Daniel Williams m’a dit un jour: quel que soit l’état d’un rétrograde, aussi loin qu’il ait pu s’égarer, ne considérez jamais son cas comme désespéré ». Il reçut aussi la révélation de l’appel de certains autres frères comme apôtres, prophètes, serviteurs à plein temps dans l’Église. Le pasteur B.J. Noot relate le fait suivant: « Quand j’étais jeune, j’étais ancien dans l’Église de Skewen. Un jour, en sortant de l’école du dimanche, alors que nous traversions un pont ensemble, le pasteur Daniel Williams s’arrêta soudain et m’entoura de ses bras. Cela me sembla étrange; je me sentis gêné car il y avait à cette heure-là beaucoup de passants. J’oubliai l’incident jusqu’au moment où, sept ans plus tard, je fus appelé à l’apostolat. Je devais quitter Cardiff pour un autre poste et le pasteur vint de Penygroes, pour une réunion d’adieu. Au cours de son allocution, il dit: Je suis sûr que le pasteur Noot se souviendra d’un incident survenu il y a plusieurs années. Alors que lui et moi nous traversions le pont de Skewen, le Seigneur me dit: Entoure ce jeune homme de tes bras. Je veux que tu le chérisses. Il est mon apôtre ». Les preuves de l’apostolat de Daniel Williams furent révélées par la puissance attachée à son ministère, par sa vie de prière et par sa prédication. Il accomplissait des signes et des prodiges dans le Nom de Jésus-Christ. Toutefois, cela ne fut pas la partie essentielle de son ministère. Daniel Williams était avant tout un homme de prière, intercédant pour l’œuvre. Il consacrait aussi beaucoup de temps à l’étude de la Parole de Dieu et la prêchait d’une manière efficace, avec une grande liberté. Une autre évidence de son apostolat fut que, par son ministère, beaucoup de personnes furent sauvées et baptisées du Saint-Esprit et que des églises furent établies (1 Cor. 9.1-2).

Le plan de Dieu, c’est que les apôtres et les prophètes travaillent ensemble et maintiennent entre eux une étroite communion spirituelle. Le ministère prophétique du pasteur Jones Williams et aussi celui d’autres serviteurs de Dieu ont été pour l’Église une source de bénédictions riches et durables. C’est ainsi qu’une merveilleuse unité a existé en son sein. L’office prophétique fut l’un des moyens les plus efficaces d’unification des différentes sections de l’Église dans les Iles Britanniques. Par la parole prophétique donnée par le pasteur Jones Williams, des apôtres et des prophètes furent envoyés dans les pays lointains pour y proclamer l’Évangile et de grandes choses furent accomplies. Par son ministère, il fut révélé prophétiquement que certains serviteurs devraient aller en Australie, au Nigéria, en Amérique, en Nouvelle-Zélande et dans d’autres pays. Un grand mouvement fut ainsi créé dans les lies Britanniques et dans d’autres nations. Dans les débuts de l’Église -vers 1920 -on cherchait et on recevait des directives, au sujet de problèmes personnels auprès des serviteurs de Dieu. Aujourd’hui, le fardeau essentiel des prophètes concerne l’Église et les questions spirituelles, mais il sera profitable de narrer ici un ou deux événements de cette époque qui furent une source de grand encouragement et aidèrent le peuple de Dieu à croire que Dieu parle véritablement en notre temps et en notre génération.

Le pasteur T.V. Lewis raconte que, lorsqu’il travaillait dans la vallée de Clydach et allait à l’église de Bethléem (au Pays de Galles), il se joignit à l’Église Apostolique. Une parole prophétique fut donnée par Jones Williams, lui conseillant de laisser sa place à la mine de Cambrian et d’en chercher une autre à la mine de Cwmparc, dans la vallée de Rhondda. Le conseil était le suivant : « Accepte la première place qui te sera offerte et je t’aiderai, car je veux que tu prennes la responsabilité des assemblées de Cwmparc et de Blaenrhondda ». Cela lui causa du souci car, dans la vallée de Clydach, il gagnait bien sa vie. Cependant, obéissant à l’instruction donnée, il demanda une place à Cwmparc. Le directeur l’informa qu’il n’y en avait pas de disponible. Au même moment, un homme sortit du puits. Il avait dû entendre la conversation. Il parla au directeur, qui dit alors au pasteur Lewis: « Vous pouvez avoir une place si vous voulez bien travailler à l’extraction du charbon », Précédemment, le pasteur Lewis travaillait à la remontée du charbon; cependant, il décida d’accepter l’offre qui lui était faite.

A la mine de Cambrian, les ouvriers avaient des lampes électriques, mais à celle de Cwmparc, seulement des lampes à huile. Le contre maître lui dit que le seul endroit où il pouvait l’envoyer était si terrible qu’on l’appelait « les Dardanelles ». En fait, un homme embauché le matin même, après avoir vu le lieu de travail, était reparti aussitôt. Malgré cette nouvelle décourageante et parce qu’il croyait que Dieu lui avait parlé, le pasteur Lewis se retira à l’écart et pria en ces termes: « Seigneur, apprends-moi à faire le travail d’un mineur. Je suis ici sur Ta Parole ». Le lieu indiqué était en très mauvais état et bientôt un pilier qui soutenait la galerie s’effondra, entraînant une masse de débris. Après les avoir dégagés, le pasteur Lewis eut devant lui une splendide veine de charbon. Il n’en avait jamais vu de si belle, de si lisse et, peu de temps après, il remplissait les wagonnets: du précieux produit. Les mineurs vinrent de toutes parts pour constater le changement étonnant opéré en cet endroit. Fait remarquable, six mois plus tard, la mine de Cambrian fut fermée, mais le pasteur Lewis continua à travailler dans celle vers laquelle le Seigneur l’avait prophétiquement dirigé.

Au cours de la seconde guerre mondiale, alors que nos dirigeants devaient faire face à des problèmes graves, Dieu parla par prophétie lors d’une réunion du Conseil Exécutif, en juin 1940. Il fut révélé que la Grande-Bretagne serait victorieuse, non pas pour qu’elle fût glorifiée en tant que nation, mais afin que le plan de Dieu s’accomplît. Les pays d’Europe tombèrent l’un après l’autre et la Grande-Bretagne se tint seule contre la puissance germanique. Elle serait tombée, elle aussi, sans nul doute, si Dieu n’était intervenu et cela en maintes occasions et de plusieurs manières. Le Conseil Exécutif de l’Église se réunit donc à Wen, Shropshire, en juin 1940, et au cours de l’une de ses sessions, une parole prophétique, d’un caractère particulier, fut donnée par Jones Williams: « Il y a un royaume spirituel qui durera éternellement dans les âges à venir. Mais il existe aussi un royaume naturel et si vous désirez une indication claire au sujet de la guerre qui se déroule maintenant, sachez que Je donnerai la victoire à votre pays. Le désastre semble imminent, les ténèbres s’épaississent, les nuages se rassemblent, les nations tremblent et les trônes chancellent. Je déclare maintenant au milieu de vous que, bien que vous soyez peu nombreux, vous aurez la victoire, mais ce ne sera ni à cause de votre vertu, ni à cause de vos mérites ».

Chapitre 10 -L’appel final

En 1945, le pasteur Jones Williams fut atteint d’une maladie du cœur et admis à l’hôpital. Sa fille rapporta ce qui suit: « Quand je fus appelée à Londres pour visiter mon père, il me dit ce qu’il m’avait déjà dit auparavant: Comme un bateau dans la tempête, ainsi est ma faible vie ». Sa fille lui assura qu’il sortirait bien vite de l’hôpital, mais il répondit: « Le Seigneur m’a donné un cantique quand je suis entré ici: Il est un pays de délices où les saints règnent, immortels ». Il redit le cantique en entier et ajouta que le Seigneur le lui avait donné en vue de le préparer pour l’appel final. Il demanda à ce que ce cantique fût chanté à ses funérailles. Il avait l’habitude de mettre sa montre sous son oreiller. Jamais il n’avait eu besoin de réveil car il pouvait toujours se réveiller à l’heure voulue. Un jour, pendant que l’infirmière refaisait son lit, la montre tomba. L’infirmière, confuse, s’en excusa. « Cela ne fait rien, Mademoiselle », répondit-il. La montre fut portée chez l’horloger. Quand il sut qu’il faudrait huit jours pour la réparer, le pasteur dit: « A ce moment-là, je serai dans un lieu où l’on ne se sert plus de montres, un lieu où tous les rachetés louent l’Agneau pour l’éternité ».

Après son décès, les docteurs déclarèrent que sa mort prématurée était due à un travail excessif. La mort du pasteur Jones Williams fut une grande perte pour l’Église Apostolique, mais son influence et son ministère demeurent. Ses lèvres se sont tues, mais les paroles qu’elles ont prononcées de la part du Dieu vivant seront précieuses pour ceux qui les ont entendues. Le service funèbre eut lieu au Temple Apostolique de Penygroes. En cette même année, le pasteur Daniel Williams et sa femme devaient se rendre au Canada. Après une traversée périlleuse, ils arrivèrent à Montréal où ils furent accueillis par de nombreux membres de l’Église. S’étant mis à table, ils demandèrent aux pasteurs canadiens présents s’ils avaient reçu des nouvelles du pasteur Jones Williams; ce dernier, en effet, était très malade quand ils avaient laissé la Grande-Bretagne.

Lorsqu’ils apprirent de la bouche de ces frères que Jones avait rejoints la Maison du Père, le pasteur et Madame Williams, sans ajouter un mot, se levèrent aussitôt de table et regagnèrent leur chambre. Le choc était trop grand pour verser des larmes; cette nuit-là, ils ne dormirent point. Le lendemain matin, de bonne heure, le pasteur et sa femme remirent tout au Seigneur dans la prière, réalisant que « les choses cachées sont à l’Éternel et que les choses révélées sont à nous… » (Deut. 29.29) et ils furent réconfortés en la présence de Dieu. Peu de temps après, le pasteur Daniel Williams lui-même tomba malade et il était si gravement atteint que sa femme perdit presque l’espoir de sa guérison. Pendant 7 semaines, ils furent dans la « Vallée d’Acor » mais, ils en sortiront enfin par la « Porte d’Espérance » (Osée 2.17). De Montréal ils allèrent à Toronto où ils furent chaleureusement accueillis. Après quinze jours de repos ils assistèrent au culte du dimanche. Le pasteur ressentait que s’il pouvait seulement s’asseoir au milieu du peuple du Dieu, il reprendrait des forces, pourtant, il était extrêmement faible. Avant la communion, il fut poussé à donner un court témoignage et à remercier les membres de l’Église pour leurs prières en sa faveur. Comme il le faisait, la puissance de Dieu tomba sur lui et il fut guéri.

Dès lors, il se dépensa sans compter dans son ministère au Canada et aux États-Unis. Le pasteur et sa femme parcoururent ensemble des milliers de kilomètres. Quelle grande expérience ce fut pour eux! Ils avaient été si fréquemment séparés depuis leur mariage à cause des fréquents déplacements du pasteur. Maintenant, ils allaient d’une assemblée à l’autre et leurs cœurs étaient souvent encouragés par les résultats qu’ils voyaient: les membres de l’Église acceptaient l’appel à la consécration et beaucoup de pécheurs s’avançaient pour recevoir le salut.

Alors qu’ils étaient encore au Canada, ils apprirent que leur fille Mair était tombée gravement malade. Elle était atteinte de tuberculose et se trouvait dans un sanatorium près de Birmingham. Plus tard, ayant poursuivi leur voyage, ils recevaient aux États-Unis un télégramme les informant que Mair était très mal et leur demandait de revenir. Ils ne partirent pas immédiatement, attendant les directives du Seigneur. Daniel Williams chercha la face de Dieu et Lui demanda de lui révéler Sa volonté. Une parole prophétique lui fut donnée: « J’ai vu tes désirs de demeurer dans ce pays, mais J’ai décidé que tes os reposeraient dans le sol de ton lieu de naissance et que tu achèverais ta tâche là où tu l’as commencée. Ma parole pour toi, c’est que tu ne laisses personne prendre ta couronne, mais plutôt que ta poussière tombe dans le sol natal, dans la foi, la loyauté et la fidélité à ma cause. Je désire que tu dises au milieu de ceux avec lesquels tu as travaillé: J’ai gardé la foi. Suis ma parole de près. Je ne te dirai pas si tes jours seront nombreux ou peu nombreux ».

Après avoir exposé aux autorités leur besoin urgent de partir, le pasteur et Madame Williams purent obtenir une cabine sur un navire et, moins de deux semaines plus tard, ils s’embarquaient à Montréal sur le « cc Bayans ». Le pasteur tomba malade à bord et il semblait que sa fin était proche; mais sa femme, se souvenant du message prophétique, savait qu’il ne mourrait pas en mer et ils arrivèrent à Liverpool au début de novembre 1946. Le Seigneur, dans Sa grâce, ne reprit pas Mair immédiatement, mais permit à ses parents de la soigner pendant trois mois.

Après avoir exercé son ministère pendant quelques semaines dans différents endroits du Pays de Galles, le pasteur tomba à nouveau malade et dut garder le lit. L’année précédente, quand il était au Canada, le docteur l’avait averti qu’il avait une grande caverne dans un poumon et que s’il contractait de nouveau la pneumonie, il ne vivrait pas longtemps après cela. Cependant, obéissant comme il en avait l’habitude aux plans tracés pour l’exercice de son ministère, il visita quelques assemblées où il fut en riche bénédiction aux chrétiens. Ils étaient tellement heureux de l’entendre prêcher à nouveau et ils connurent par ce moyen un approfondissement dans leur vie spirituelle et dans la connaissance de la doctrine.

Peu avant de mourir, Mair s’écria: « Papa, papa, au revoir! Je m’en vais bientôt ». Il répondit dans un murmure: « Au revoir, mon enfant ». Il aurait tant voulu la prendre dans ses bras et, une nuit, le Seigneur la lui montra en vision; elle était resplendissante et deux anges venaient la chercher.

Une autre nuit, il vit en vision deux anges qui venaient le chercher lui-même. Il fut aussi informé en vision qu’il ne devrait pas être enterré dans son caveau de famille mais dans un lieu que Dieu lui montrerait. Il fit dire aux anciens de l’Église de Penygroes qu’il aimerait les voir. Dès leur arrivée, ils furent introduits dans la chambre du pasteur qui donna à chacun d’eux un message d’adieu.

Il demanda alors aux anciens la permission d’être enterré au centre du terrain situé à droite du Temple. Ils promirent de donner satisfaction à sa requête, ce qui fut fait par la suite. Il exprima le désir de voir ses enfants et sa femme. Il donna à tous ses enfants de nombreuses paroles de conseil et de sagesse et un message d’adieu à chacun, puis il leur dit au revoir à tous. Il dit à sa chère femme: « Que Dieu soit avec toi; au-dessous de nous sont les bras éternels ». Le lundi 10 février 1947, Mair partit avec le Seigneur. Avant de rendre le dernier soupir, elle dit: « Le Seigneur exauce la prière. Jésus! Jésus! Jésus! ».

Le 13 février au matin, Madame Williams remarqua un changement dans l’état de son mari et elle fit appeler le docteur. Quelques heures plus tard, le pasteur Daniel Williams entrait dans la présence du Seigneur. « Je serai satisfait quand je me réveillerai à Sa ressemblance », telles furent ses dernières paroles.

La première réaction de Madame Williams fut de remercier le Seigneur pour les 29 années qu’elle avait passées avec son mari. Mais, maintenant, elle était veuve. Ce qu’elle avait craint lui était arrivé. Elle ouvrit sa Bible et demanda au Seigneur de lui donner un message. Elle fut dirigée à lire Osée 2.16 : « En ce jour-là, dit l’Éternel, tu m’appelleras: Mon mari ! » et elle reçut la consolation dont son cœur avait besoin.

Le service funèbre du pasteur Daniel Williams eut lieu à Penygroes le mardi 18 février 1947, en présence d’une grande assistance. De nombreux télégrammes de condoléances furent lus au cours du service. Certains vinrent de loin : Nigéria, Australie, Canada, Danemark, U.S.A. ; d’autres de Grande-Bretagne, parmi lesquels nous citerons ceux des pasteurs George Jeffreys et Donald Gee.

En vérité, Daniel et Jones Williams furent de grands dons de Dieu à Son Église. Nous attendons le jour où nous les reverrons, au retour de notre Seigneur.

Pour en savoir plus : « Les Frères Williams » (A. Turnbull)

150 pages -ISBN : 978-2-88027-113-8

Editions Foi et Victoire –www.foi-et-victoire.com

 

 

 

EXPANSION DE L’EGLISE APOSTOLIQUE DANS LE MONDE

Ci-après, liste des Eglises Apostoliques

établies dans le monde de 1922 à mars 2013

 

 

1924 -Danemark et Chine

1925 -France

1926 -Italie

1928 -Nouvelle Zélande

1930 -Australie et Inde

1931 -Nigéria et Egypte

1932 -Côte d’or (Ghana)

1935 -Estonie

1936 -Japon et Lituanie

1937 -Afrique du Sud

1945 -Hongrie et Nouvelles Hébrides (Vanuatu)

1946 -Allemagne, Norvège et Groenland

1947 -Suisse

1948 -Togo et Jamaïque

1949 -Cameroun

1951 -Rhodésie du sud (Zimbabwe)

1954 -Papouasie Nouvelle Guinée

1956 -Bénin

1957 -Rhodésie du nord (Zambie)

1958 -Irlande

1960 -Hollande

1963 -Barbades et Ceylan (Sri Lanka)

1964 -Sierra Leone et Pérou

1967 -Espagne, Sénégal et Zaïre

1969 -Portugal

1970 -Brésil

1971 -Belgique

1975 -Haute Volta (Burkina Faso)

1982 – Malawi

1985 – Côte d’Ivoire (EACI) 1994 (EPACI)

1990 -Mozambique

1993 -Botswana, Indonésie, et Singapour

1994 -Angola et Chili

1995 -Birmanie (Myanmar)

1997 -Tanzanie

2008 -Congo

2010 -Libéria

 

 

 

2 commentaires sur “Les débuts de l’Église Apostolique

  1. Nous avons reçu votre publication sur internet et vous en remercions d’avance.
    Nous sommes intéressés de tous vos travaux.
    Nous sommes derrière vous ici où nous exerssons l’œuvre évangélique mais avec beaucoup de difficultés liées à l’insuffisance deconnaissances missionnaires.
    Notre confessions religieuse existe dans la province du Haut Katanga, ville de Lubumbashi en République Démocratique du Congo.
    Peut il y avoir moyen de nous aider avec une documentation pouvant nous renforcer à l’implantation des églises ?
    Nos salutations dans le Seigneur Jésus Christ.

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