Le fruit de l’Esprit

Grappe dde raisin noir©Oméga France 59 : Le fruit de l’Esprit

Éditorial : UN FRUIT MULTIFORME

On parle beaucoup dans les milieux pentecôtistes des dons miraculeux du Saint-Esprit, car ils ont un grand pouvoir pour rassembler des auditoires nombreux. Mais on parle moins de ce fruit de l’Esprit multiforme dont l’apôtre Paul nous signale l’existence dans l’épître aux Galates et qui est tout autant mis en relation avec la présence dans les croyants du Saint-Esprit répandu le jour de la Pentecôte.

Pourtant ses diverses manifestations occupent une grande place dans notre vie chrétienne. Elles font partie de ce qu’on peut appeler la « divinisation » de l’homme, c’est-à-dire la communication aux croyants par le Saint-Esprit de qualités morales qui correspondent à la nature de Dieu.

Les aspects que prend ce fruit répondent en effet à la révélation que Dieu fait de lui-même sur le Sinaï :

« L’Éternel passa devant lui en proclamant : L’Éternel, l’Éternel, Dieu compatissant et qui fait grâce, lent à la colère, riche en bienveillance et en fidélité, qui conserve sa bienveillance jusqu’à mille générations, qui pardonne la faute, le crime et le péché, mais qui ne tient pas le coupable pour innocent » (Ex 34.6-7).

Jacques GIoaguen


LE FRUIT D’UNE VIE

La vie de chaque être humain produit un fruit qui est le résultat de ses actions. Ce fruit peut être globalement bon ou mauvais selon les choix de la personne, mais il a toujours des prolongements dans les générations suivantes.

Il n’est pas nécessaire d’être arboriculteur pour reconnaître que dans la nature, le fruit a une relation très étroite avec l’arbre qui le porte, car les fruits sont les produits automatiques d’une vie qui suit son processus normal de reproduction.

Appliquant cette image à la vie humaine, Jésus faisait constater à ses disciples : « Tout arbre bon porte de bons fruits, mais le mauvais arbre produit de mauvais fruits » (Mat 7.17).

Ainsi, la nature du fruit dont nous constatons la présence nous permet de reconnaître la nature de l’arbre qui le porte.

« Chaque arbre se reconnaît à son propre fruit » (Le 6.44).

Le Seigneur donnait par là à ses disciples un moyen simple et évident pour reconnaître les faux prophètes : « C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » (Mat 7.20).

Le fruit porté par une vie est ainsi un élément important car il permet un discernement spirituel.

Les fruits du péché

Le péché produit inévitablement de mauvais fruits dans la vie des hommes. C’est ce que l’apôtre Paul fait constater aux Romains, en leur parlant de leur vie passée : « Lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. Quels fruits portiez-vous alors ? Des fruits dont vous avez honte maintenant, car leur fin c’est la mort » (Rom 6.21).

Ces fruits que Paul appelle aussi des « œuvres de la chair » sont manifestes dans notre monde : « Les œuvres de la chair sont évidentes, c’est-à-dire inconduite, impureté, débauche, idolâtrie, magie, hostilités, discorde, jalousie, fureurs, rivalités, divisions, partis pris, envie, ivrognerie, et choses semblables» (Gal 5.19-21).

Paul les appelle encore « les œuvres stériles des ténèbres », c’est-à-dire des œuvres derrière lesquelles on va trouver l’action de Satan et dont le fruit est marqué par la mort d’où l’exhortation : « N’ayez rien de commun avec les œuvres stériles des ténèbres » (Eph 5.10).

Ces comportements répréhensibles, mais que l’on peut malheureusement retrouver parfois au milieu des croyants, sont le produit des réactions de leur ancienne nature charnelle confrontée à des situations difficiles. Paul emploie à leur sujet le mot « œuvres » car ils sont produits par l’intrusion anormale de la vieille nature pécheresse dans le comportement du chrétien.

Les fruits d’un service pour Dieu

A l’opposé d’un tel comportement, la vie du croyant doit produire les fruits d’un service pour Dieu.

Ainsi, le Seigneur attendait du peuple d’Israël qu’il porte du fruit, mais il a été déçu. Ce souhait et cette déception sont illustrés par la parabole du maître de la vigne qui envoie ses serviteurs percevoir les dividendes de son investissement : « A l’approche des vendanges il envoya ses serviteurs vers les vignerons pour recevoir les fruits de la vigne. Les vignerons prirent ces serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre et lapidèrent le troisième» (Mat 21.34).

Cette attente d’un fruit est confirmée par la réaction de Jésus maudissant un figuier qui n’en portait pas, image de l’Israël de son époque.

« Il vit un figuier sur le chemin et s’en approcha ; mais il n’y trouva que des feuilles et il dit : Qu’aucun fruit ne naisse plus de toi ! » (Mat 21.19).

Par contre, la prédication de l’évangile par les premiers apôtres produisait un fruit dont Paul se réjouissait, même dans sa prison romaine : « Cet évangile est parvenu chez vous, tout comme il porte des fruits et fait des progrès dans le monde entier » (Col 1.6).

Il pouvait, quant à lui, parler du fruit de son ministère qu’il évaluait en termes de personnes converties et d’églises fondées : « J’ai souvent formé le projet d’aller vous voir, afin d’avoir quelque fruit parmi vous » (Rom 1.13).

Il en est ainsi de la vie de tout homme qui reçoit la parole dans la bonne terre d’un cœur réceptif : « Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la parole et la comprend ; il porte du fruit et un grain en donne cent, un autre soixante et un autre trente » (Mat 13.23).

Ce résultat visible et concret de nos actions constituera le bilan de notre vie, sur lequel nous serons jugés lors de notre comparution devant notre Seigneur : « Il nous faut tous comparaître devant le tribunal du Christ afin qu’il soit rendu à chacun d’après ce qu’il aura fait dans son corps, soit en bien, soit en mal » (2 Cor 5.10).

Dieu tiendra compte de ce bilan définitif pour décerner une récompense.

« Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense » (1 Cor 3.14).

Ainsi notre position auprès du Seigneur sera dépendante de la manière dont notre vie aura porté du fruit pour Dieu.

Quelle relation aura ce fruit avec celui du Saint-Esprit ?

LE FRUIT DU SAINT ESPRIT

Remarquons qu’aux œuvres mauvaises de la chair, Paul n’oppose pas des œuvres bonnes. Mais il signale qu’il y a, accompagnant manifestement notre témoignage chrétien, la présence de qualités particulières qu’il appelle le « fruit de l’Esprit » (Gal 5.22), et dont il situe la source sur un plan intérieur et spirituel. Nous découvrons ainsi qu’à l’origine des bons fruits produits portés dans notre monde par notre vie, il y a un autre fruit produit cette fois dans l’être intérieur du croyant par l’action sanctifiante du Saint-Esprit.

Paul passe en revue certains aspects de ce fruit répondant aux besoins de la situation dans les églises de Galatie : « Mais le fruit de l’Esprit est : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi » (Gal 5.22).

Ce fruit de l’Esprit ne consiste donc pas dans une liste d’actions positives résultant de la vie d’un croyant mais dans des changements profonds que le Saint-Esprit a opérés dans la nature de cet homme.

Bien sûr, s’ils sont authentiquement suscités par le Saint- Esprit, ces changements auront des répercussions évidentes sur les comportements et l’œuvre du chrétien. Le fruit produit ainsi par le Saint-Esprit est à la base de la sanctification qui est la manifestation dans nos vies des qualités dont Dieu fait preuve dans ses relations avec les hommes.

« Mais maintenant, libérés du péché et esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification et pour fin la vie éternelle» (Rom 6.22).

Comme les œuvres de la chair, le fruit de l’Esprit se manifeste dans un contexte collectif de relations dans les églises.

Paul met donc, dans sa lettre aux Galates, l’accent sur neuf qualités qu’il fait dépendre de l’action du Saint-Esprit. Leur diversité répond certainement aux besoins précis des chrétiens des églises de cette région. Mais comme l’apôtre parle d’un fruit au singulier, on a présenté ces qualités comme étant non des fruits différents mais différents aspects d’un seul et unique fruit, semblable à une seule grappe formée de plusieurs grains de raisin.

Comme on a en outre remarqué que plusieurs de ces aspects se retrouvaient dans la description de l’amour au chapitre 13 de 1 Corinthiens, on a donc pensé que le fruit de l’Esprit était en réalité l’amour et que les autres termes désignaient des variantes de cet amour appliquées à des situations particulières.

C’est possible, car nous devons reconnaître que les neuf qualités citées dans le texte de Galates 5.22 ne sont pas les seuls aspects de l’œuvre sanctifiante de l’Esprit et que d’autres qualités encore ont la même valeur aux yeux de Dieu. Produites par l’Esprit, elles manifestent dans notre vie des aspects de vie divine, que l’apôtre Pierre considère comme les barreaux d’une échelle au sommet de laquelle se trouve la perfection de l’amour divin (2 P 1.5-7).

UNE NOUVELLE NATURE

Le fruit de l’action de l’Esprit dans nos cœurs, décrit par Paul, présente les qualités d’une nature nouvelle que le Saint-Esprit nous communique par la nouvelle naissance : « Mais à tous ceux qui l’ont reçue, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom et qui sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jn 1.12-13).

L’apôtre Paul met la croissance de ce fruit produit par l’Esprit dans le croyant en relation avec une marche continue dans la lumière de Dieu : « Marchez comme des enfants de lumière ; car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité » (Eph 5.8-9).

Paul signale en outre que ce fruit prospère dans la vie du croyant sur la base de la justice, cette position spirituelle qui nous est imputée à cause du sacrifice de Christ et que nous discernons par la foi : « Afin d’être sincères et irréprochables pour le jour de Christ, remplis du fruit de justice qui vient par Jésus-Christ » (Ph 1.11).

Un aspect visible et mesurable de ce fruit est la paix qu’il génère dans nos cœurs et qu’il nous permet de propager autour de nous : « Le fruit de la justice est semé dans la paix par les artisans de paix » (Jac 3.18).

En fait ce fruit est une image servant à illustrer ce qu’est la sanctification, l’action du Saint-Esprit transformant notre humanité à l’image de Christ et de Dieu : « Vous avez dépouillé la vieille nature avec ses pratiques et revêtu la nature nouvelle qui se renouvelle en vue d’une pleine connaissance selon l’image de celui qui l’a créée » (Col 3.9-10).

Comment ce fruit de l’Esprit peut-il exister en nous ?

Par notre mort avec Christ

Le fruit nouveau peut se manifester dans notre vie à cause de notre expérience de mort avec Christ, car pour porter ce fruit, il est indispensable de faire au préalable disparaître les racines des œuvres de la chair.

« Car lorsque nous étions sous l’emprise de la chair, les passions des péchés provoquées par la loi agissaient dans nos membres et nous faisaient porter du fruit pour la mort. Mais maintenant, nous sommes dégagés de la loi, car nous sommes morts à ce qui nous tenait captifs, de sorte que nous servons sous le régime nouveau de l’Esprit » (Rom 7.5).

Cette mort, qui est rupture avec le passé, permet à la nouvelle vie de se manifester pleinement : « Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12.24).

Par notre résurrection

Le fruit découle de cette vie de résurrection que le Seigneur donne à ceux qui sont morts avec lui : « Nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême, afin que, comme Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (Rom 6.4).

Par la présence du Saint Esprit

Cette transformation est un fruit de l’Esprit car c’est la présence de l’Esprit de Dieu en nous qui nous fait porter ce fruit intérieur.

« Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à cause de la justice. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ Jésus d’entre-les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous » (Rom 8.10-11).

Il nous fortifie : « Afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur » (Eph 3.16).

Et celui qui opère le changement de notre cœur opère aussi le changement de comportement : « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit » (Gal 5.25).

CE QUE NOUS DEVONS FAIRE

Le but de l’Esprit est de développer en nous des qualités que Dieu manifeste dans sa relation avec les hommes. C’est une œuvre de Dieu car la vie, à plus forte raison la vie divine, se développe sans intervention de l’homme : « Il en est du royaume de Dieu comme d’un homme qui jette de la semence en terre ; qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment » (Mc 4.26).

Or, lors de la création, Dieu a placé l’homme dans le jardin d’Éden et lui a confié la tâche de le cultiver et de le garder : « L’Éternel Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder » (Gen 2.15).

Ainsi les fruits du jardin poussaient spontanément, c’était une grâce, mais l’homme avait pour tâche de veiller à cette croissance. Nous retrouvons avec le fruit de l’Esprit cette même obligation. Il grandit et prospère dans notre vie par l’action de l’Esprit mais il nous appartient d’en prendre soin et d’en favoriser la croissance

Demeurer en Christ

A la base de la croissance du fruit de l’Esprit dans nos cœurs il y a notre volonté de demeurer en Christ. L’apparition de ce fruit est peut être instantanée mais sa croissance est progressive. Il grandit avec notre stature spirituelle, jusqu’à ce que le Christ soit formé en nous (Gal 4.19). Ceci demande une consécration.

« De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s’il ne demeure sur le cep, de même vous non plus, si vous ne demeurez en moi… Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire» (Jn 15 4-.5).

Faire des efforts

L’apôtre Pierre souligne que la croissance de ce fruit jusqu’à la plénitude de l’amour est le résultat d’une recherche volontaire au cours de laquelle nous rencontrons plusieurs étapes. On doit faire des efforts pour le faire grandir. Nous devenons ainsi collaborateurs de Dieu qui ne nous force pas mais attend que nous manifestions concrètement notre désir de porter ce fruit : « Afin que par elle vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise ; à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la persévérance, à la persévérance la piété, à la piété la fraternité, à la fraternité l’amour » (2 P 1.4-6).

Ainsi ce fruit est le produit en nous de la grâce de Dieu qui nous introduit dans la dimension nouvelle d’une vie par l’Esprit qui habite en nous et de notre engagement volontaire vers une perfection que nous voyons dans la personne de Christ.

Persévérer

Dans notre marche, la parabole du semeur nous signale que la persévérance est nécessaire pour porter du fruit.

« Ce qui est dans la bonne terre, ce sont ceux qui entendent la parole avec un cœur bon et honnête, la retiennent et portent du fruit par la persévérance » (Lc 8.15).

Et ceci malgré les difficultés : « Vous serez haïs de tous à cause de mon nom ; mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé » (Mat 10.22).

Accepter d’être émondé

L’évangile de Jean compare le croyant à un pied de vigne qui doit être émondé afin de porter de bons fruits.

« Tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde afin qu’il porte encore plus de fruit » (Jn 1.2).

Ainsi pour porter de bons fruits le croyant doit passer par cette expérience continuelle qui consiste à ce que sa vie soit dépouillée de certains éléments inutiles et gênants pour la croissance de ce fruit. Ce qui n’est pas toujours agréable mais fait partie de la pédagogie de Dieu : « Toute correction, il est vrai, paraît être au premier abord un sujet de tristesse et non de joie ; mais plus tard, elle procure un paisible fruit de justice à ceux qu’elle a formés » (Héb 12.11).

LES OBSTACLES

Si ce fruit est le produit naturel de la vie du Seigneur en nous, sa croissance peut cependant être contrariée par tout ce qui fait obstacle au développement de cette vie. Dans la parabole du semeur, les soucis du monde, la séduction des richesses et l’invasion des autres convoitises étouffent la parole et la rendent infructueuse (Mc 4.19). Il en est de même dans notre marche par le Saint-Esprit.

Les soucis

La parabole du semeur parle d’épines : « Une autre partie tomba parmi les épines : les épines montèrent et l’étouffèrent et elle ne donna point de fruit » (Mc 4.7).

Mais Jésus précise en donnant l’explication : « D’autres ont reçu la semence parmi les épines ; ce sont ceux qui entendent la parole, mais en qui les soucis du monde, la séduction des richesses et l’invasion des autres convoitises, étouffent la parole et la rendent infructueuse » (Mc 4.18-19).

L’incrédulité

C’est le cas du peuple juif placé devant la révélation de Jésus comme fils de Dieu. Paul compare le peuple incrédule aux branches d’un olivier que l’on a retranchées à cause de leur manque de fruit.

« Elles ont été retranchées à cause de leur manque de foi, et toi, tu subsistes par la foi » (Rom 11.20).

Incrédulité que les évangiles soulignaient déjà et qui était à l’origine du manque de manifestations spirituelles : « Il ne fit pas là beaucoup de miracles à cause de leur incrédulité » (Mat 13.58).

La mauvaise conception du salut

La parabole des talents souligne un autre aspect, celui de la méconnaissance du caractère de celui qui demande le fruit. C’est parce qu’il croyait que son maître était un homme dur que le serviteur n’a pas risqué de perdre le talent qu’il lui avait confié : « Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonne où tu n’as pas semé et qui récolte où tu n’as pas répandu. J’ai eu peur » (Mat 25.25).

Nous ne devons jamais oublier que tout dans notre salut est donné par grâce et que cette grâce de Dieu couvre nos échecs et nous permet de recommencer.

« C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Eph 2.8).

C’est par la grâce que nous pouvons vivre cette transformation intérieure qui fait partie de salut que nous communique le Saint-Esprit. Elle tend à imprégner tous nos actes.

RETRANCHÉ

Porter du fruit de l’Esprit est une nécessité car il s’agit de laisser l’Esprit de Dieu agir et promouvoir la vie de Dieu en nous. Il en va du croyant sans fruit comme de l’arbre que le cultivateur arrache et jette au feu. C’est ce dont Jean-Baptiste menaçait les Juifs qui venaient à son baptême sans se repentir : « Tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits est coupé et jeté au feu» (Lc 3.9).

Il en est de même du croyant dont la vie n’est pas changée. Il est semblable au sarment infructueux que le vigneron retranche.

« Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche» (Jn 15.2).

Le fruit de l’Esprit dont parle l’épître aux Galates est en rapport avec la conduite du croyant dans l’église. Il s’insère entre l’exhortation à être serviteurs les uns des autres (Gal 5.13) et celle de ne pas se mordre et dévorer les uns les autres (Gal 5.15), de ne pas nous provoquer les uns les autres (Gal 5.26). Il est donc une nécessité dans un contexte collectif comme l’Église.

« Recherchez la paix avec tous, et la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur» (Héb 12.14).

DE TELLES CHOSES

On ne peut certainement pas limiter l’action de Dieu dans notre nature aux seules neuf qualités énumérées dans l’épître aux Galates 5.22. Cette présentation du fruit n’est pas exhaustive. D’autres passages qui signalent encore d’autres qualités morales produites par le Saint-Esprit, élargissent l’image du fruit comme le suggère la fin du verset : « La loi n’est pas contre de telles choses » (Gal 5.23).

On trouve ainsi sous la plume de Paul : 

Compassion – miséricorde

« S’il y a donc quelque consolation en Christ, s’il y a quelque encouragement dans l’amour, s’il y a quelque communion de l’Esprit, s’il y a quelque compassion et quelque miséricorde, mettez le comble à ma joie afin d’avoir une même pensée ; ayez un même amour, une même âme, une seule pensée » (Ph 2.1-2).

Humilité

« Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien- aimés, revêtez-vous d’ardente compassion, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience » (Col 3.12).

Justice

« Le royaume de Dieu c’est non pas le manger ni le boire, mais la justice, la paix et la joie par le Saint-Esprit » (Rom 14.17).

Piété

« Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses et recherche la justice, la piété, la foi, l’amour, la patience, la douceur » (1 Tim 6.11).

Vérité

« Marchez comme des enfants de lumière ; car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité » (Eph 5.8-9).

Espérance

« Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint-Esprit » (Rom 15.13).

Pureté – connaissance

« Par la pureté, par la connaissance, par la patience, par la bonté, par l’Esprit Saint, par un amour sans hypocrisie » (2 Cor 6.6).

Pierre ajoute pour sa part :

Vertu – persévérance – fraternité

« Faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la persévérance, à la persévérance la piété, à la piété la fraternité, à la fraternité l’amour » (2 P 1.4-6).



 

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