La lettre aux Galates 3 – 4

2023-11-22 – Francesco Virzi – La lettre de Paul aux Galates 2, 3 –

Chapitre 3

« O Galates, dépourvus de sens ! Qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été peint comme crucifié ? » (Ga 3:1)

Le mot « peint » est utilisé ici, tandis que dans d’autres traductions on utilise « représenter » : cela ne signifie pas que Paul a montré des images de Jésus crucifié, le mot utilisé dans l’original signifie plutôt « annoncer publiquement ».

Paul continue son discours commencé au chapitre 2, où il souligne que prétendre que l’obéissance à la loi de Moïse soit le moyen pour obtenir le salut ça signifie aussi dépourvoir de sens la crucifixion de Jésus.

Nous savons à travers ce qui est écrit en 1 Corinthiens 2:2 que Jésus Christ et sa crucifixion ont toujours été le centre et le noyau de la prédication de Paul.

En effet nous pouvons faire des grands discours quant à la foi, mais si nous négligeons la centralité et la puissance de la crucifixion de Jésus, nous parlons en vain : rien n’a plus de sens sans la mort et la résurrection du Messie.

Il est aussi intéressant l‘utilisation du mot « fasciné », qui est la traduction d’un mot grec qui veut dire « être victime d’un sort ou d’un ensorcellement » ; ce changement dans la pensée des Galates est tellement étrange et insensé que Paul n’arrive pas à l’expliquer rationnellement.

Encore aujourd’hui on peut voir des hommes et de femmes de foi qui, de manière soudaine, vraiment comme par l’effet d’un sort, changent complètement d’avis sur des points fondamentaux de la foi. C’est effrayant, et nous devons faire attention à nous-mêmes. Connaître la Bible en profondeur ça nous offre une protection contre cette « fascination » que parfois des hérésies peuvent exercer sur nous.

« Voici seulement ce que je veux apprendre de vous : Est-ce par les œuvres de la loi que vous avez reçu l’Esprit, ou par la prédication de la foi ? Êtes-vous tellement dépourvus de sens ? Après avoir commencé par l’Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair ? Avez-vous tant souffert en vain ? Si toutefois c’est en vain. Celui qui vous accorde l’Esprit, et qui opère des miracles parmi vous, le fait-il donc par les œuvres de la loi, ou par la prédication de la foi ? » (Ga 3:2-5)

Les miracles que les Galates ont vus, et le Saint-Esprit qu’ils ont reçu et qui se manifeste dans cette église, c’est la conséquence de la prédication de la foi dans le sacrifice de Jésus ! Est-ce que Dieu aurait pu confirmer avec des signes la prédication d’un faux évangile ? Est-ce que le Saint-Esprit peut entrer dans la vie de ceux qui ont cru à une fausse vérité ?

Voici comment Paul essaie de les faire raisonner.

C’est aussi un enseignement pour nous : si nous voulons que l’Esprit agisse parmi nous, nous devons parler du vrai Évangile, sans déformation ni adoucissement.

Mais attention : le fait d’avoir reçu le Saint Esprit et d’avoir vu des miracles dans une certaine église ne veut pas dire que tout ce que l’on fait dans cette église est approuvé par Dieu ad vitam aeternam.

Il faut toujours avoir un œil critique, dans le sens positif du terme, pour reconnaître si l’on va dans la bonne direction ou pas. Dans presque toutes les églises il y a des points positifs et des points négatifs, c’est intrinsèque à une association faite avec des êtres humains, imparfaits par nature.

Le juste vivra par la foi

 « Comme Abraham crut à Dieu, et que cela lui fut imputé à justice » (Ga 3:6). Paul prend maintenant l’exemple d’Abraham, qu’il appelle père de la foi en Romains 4. À travers cet homme Dieu avait démontré comment l’homme peut obtenir la justice (et donc le salut) : en ayant foi dans les promesses de Dieu.

Ce verset reprend exactement les mots que l’on trouve en Genèse 15:6, où Dieu promet à Abraham, un homme très âgé dont la femme était stérile (Ge 11:30), qu’il aura une descendance, et que ses descendants seront nombreux comme les étoiles du ciel. Toutes les circonstances disaient à Abraham que tout cela était impossible, mais il a choisi de faire confiance en Dieu et d’espérer contre toute logique.

« Reconnaissez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui sont fils d’Abraham. Aussi l’Écriture, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, a d’avance annoncé cette bonne nouvelle à Abraham : Toutes les nations seront bénies en toi ! De sorte que ceux qui croient sont bénis avec Abraham le croyant. » (Ga 3:7-9). Comme il est dit aussi dans la lettre aux Romains, Abraham, du point de vue charnel, est le père des Juifs, car ce peuple est né de sa postérité, mais spirituellement, il est le père de tous ceux qui ont foi dans les promesses de Dieu, en suivant son exemple.

La promesse de Dieu à Abraham concernait plus que le simple fait qu’il aurait eu une descendance. Paul cite ici Genèse 22:8, où en effet il a été promis à Abraham qu’en lui les nations seraient bénies. Cela s’est produit de deux manières :

  • Jésus est né juif et par conséquent descendant d’Abraham, et c’est à travers lui que toutes les nations ont reçu le salut ;
  • De plus, la relation entre Dieu et Abraham devient le modèle de la relation que tous les hommes doivent avoir avec Dieu.

« Car tous ceux qui s’attachent aux œuvres de la loi sont sous la malédiction ; car il est écrit : Maudit est quiconque n’observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le met pas en pratique. Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident, puisqu’il est dit : Le juste vivra par la foi. Or, la loi ne procède pas de la foi ; mais elle dit : Celui qui mettra ces choses en pratique vivra par elles. » (Ga 3:10-12). Paul affirme clairement que quiconque décide de chercher le salut par les œuvres de la loi est soumis à la malédiction contenue dans la loi.

En Deutéronome 28, nous trouvons une liste de bénédictions et de malédictions : le peuple aurait reçu la bénédiction en observant toute la loi, et la malédiction en faisant le contraire. Cela signifie, comme le dit Jacques (Ja 2:10), que quiconque est coupable sur un point de la loi, est coupable sur tous les points ; il est donc condamné au jugement et soumis à une malédiction.

Paul cite aussi deux passages pour expliquer (on verra ça dans les détails plus tard) que les Écritures de l’Ancien Testament montrent la différence entre la loi et la foi : « Vous observerez mes lois et mes ordonnances : l’homme qui les mettra en pratique vivra par elles. Je suis l’Éternel » (Lév 18:5) tandis que Habacuc 2:4 dit « Voici, son âme s’est enflée, elle n’est pas droite en lui ; Mais le juste vivra par sa foi. »

Si l’on met ensemble ces deux passages, une comparaison entre l’orgueilleux et celui qui se confie en Dieu apparaît ; le premier est destiné à périr, le deuxième à vivre. En d’autres mots, celui qui choisit l’obéissance de la loi pour être justifié, compte sur ses propres forces, tandis que celui qui choisit la foi, reconnaît son incapacité d’atteindre le salut par lui-même et compte sur le sacrifice de Jésus qui nous lave de nos péchés et nous donne la force pour vivre dans la sainteté.

Christ, maudit, nous délivre de la malédiction

« Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois, afin que la bénédiction d’Abraham eût pour les païens son accomplissement en Jésus-Christ, et que nous reçussions par la foi l’Esprit qui avait été promis. » (Ga 3:13-14). Jésus a pris la malédiction de la loi sur lui : en effet le fait que Jésus soit mort crucifié ne relève pas du hasard, c’est un symbole puissant. Dans la loi il était stipulé que les cadavres suspendus au bois étaient maudits et devaient être enterrés avant que la nuit tombe pour éviter d’attirer la colère de Dieu sur le peuple (Deut 21:23).

C’est la raison pour laquelle les juifs ont demandé à Pilate de faire briser les jambes des hommes crucifiés afin qu’ils meurent rapidement et que l’on puisse les enterrer avant que le Sabbat commence, au coucher du soleil : une fois le Sabbat commencé, les juifs n’auraient plus pu effectuer ce travail, et d’ailleurs ce Sabbat-là était doublement sacré, car il était aussi le premier jour de Pâques.

Paul nous dit donc que la mort de Jésus sur la croix était la seule façon pour nous d’avoir le salut et puis de recevoir l’Esprit promis, toujours par la foi.

Ainsi, la malédiction de la loi n’a plus de pouvoir sur nous, parce que Christ l’a prise sur lui, mais cela ne signifie pas que les commandements de Dieu n’ont plus de valeur : maintenant nous obéissons à ces commandements, non pas pour obtenir la vie, mais précisément parce que nous avons déjà reçu une nouvelle vie et nous ne vivons plus pour nous-mêmes, mais pour Dieu.

Bien sûr, comme nous avons vu dans la première partie de l’étude, on doit effectuer un travail pour comprendre quel sont les impératifs moraux contenus dans l’Ancien Testament que nous devons respecter encore aujourd’hui ; heureusement le Nouveau Testament, et surtout les lettres de Paul, nous donnent un coup de main important.

« Frères je parle à la manière des hommes, une disposition en bonne forme, bien que faite par un homme, n’est annulée par personne, et personne n’y ajoute. » (Gal 3:15). Paul, pour continuer et approfondir son explication, choisit un exemple de la vie de tous les jours : si une personne décide, par testament, de ce qui doit arriver à sa mort, personne ne peut changer ces dispositions, elles ne peuvent pas être annulées ni modifiées à la suite du décès de la personne.

Paul souligne que bien qu’il s’agisse d’un acte humain, il est entouré d’une certaine sacralité que tout le monde honore. À bien plus forte raison cela doit valoir pour ce que Dieu a prononcé.

« Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n’est pas dit : et aux postérités, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en tant qu’il s’agit d’une seule : et à ta postérité, c’est-à-dire, à Christ. Voici ce que j’entends : une disposition, que Dieu a confirmée antérieurement, ne peut pas être annulée, et ainsi la promesse rendue vaine, par la loi survenue quatre cent trente ans plus tard. Car si l’héritage venait de la loi, il ne viendrait plus de la promesse ; or, c’est par la promesse que Dieu a fait à Abraham ce don de sa grâce. » (Gal 3:16-18). Paul nous révèle ici la dimension profonde de la promesse faite à Abraham.

Encore une fois Paul fait référence spécifiquement à Genèse 22:18 : « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix. » Paul dit qu’il y a une signification plus profonde dans l’utilisation du singulier : cette promesse était pour un descendant précis, Jésus ! Par conséquent, le fait que nous pouvons obtenir le salut par la foi en Jésus n’est que l’accomplissement de cette promesse faite à Abraham.

Comment, alors, la loi, donnée par Dieu à Moïse des siècles plus tard, peut-elle annuler cette promesse

Nous devons donc décider, entre la vie qui vient de la promesse, et la loi, qui annulerait cette promesse ! Paul dit aussi que cette promesse a été confirmée par Dieu. En effet Dieu confirme plusieurs fois son alliance avec Abraham à son fils Isaac et à son petit-fils Jacob. En Genèse 46:2-4, Dieu confirme une dernière fois à Jacob, qui était en train de déménager en Egypte à la suite de l’invitation du Pharaon par le biais de Joseph, qu’il fera sortir de lui une grande nation. Ceci se passe 430 ans avant que Dieu donne la loi à Moïse.

« Pourquoi donc la loi ? Elle a été donnée ensuite à cause des transgressions, jusqu’à ce que vînt la postérité à qui la promesse avait été faite ; elle a été promulguée par des anges, au moyen d’un médiateur. Or, le médiateur n’est pas médiateur d’un seul, tandis que Dieu est un seul. » (Gal 3:19-20). En ces versets Paul commence à expliquer la raison d’être de la loi.

Elle a été donnée par Dieu pour que les hommes sachent de manière incontestable ce qui était agréable ou abominable pour Dieu : la loi élimine l’ignorance du péché (Rom 7:7). Elle était destinée à produire ses effets jusqu’à la venue de la descendance d’Abraham, Jésus. Cette loi a été donnée par Dieu à Moïse, choisi comme médiateur pour le peuple d’Israël. Le médiateur a précisément le rôle d’intervenir entre deux parties pour parvenir à un accord, à un pacte. Et en effet il a été conclu un vrai contrat entre Dieu et le peuple, et sur celui-ci repose la loi : le peuple a accepté à la fois les bénédictions et les malédictions qui descendent de la loi.

« Moïse prit le livre de l’alliance, et le lut en présence du peuple ; ils dirent : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit, et nous obéirons. Moïse prit le sang, et il le répandit sur le peuple, en disant : Voici le sang de l’alliance que l’Éternel a faite avec vous selon toutes ces paroles. » (Ex 24:7-8).

Mais voici, Dieu n’a pas fait un pacte avec Abraham, il lui a fait une promesse, qui donc ne nécessite pas de médiateur. Et précisément parce que c’était une promesse, un acte unilatéral de Dieu, elle s’est accomplie malgré la désobéissance et la rébellion des descendants d’Abraham ! Dieu, fidèle à Sa promesse, a accompli ce qu’Il avait dit.

Pour cette raison, ceux qui veulent obtenir une justification sur la base de la foi ne sont plus sous la malédiction de la loi : ceux qui croient en Jésus n’adhèrent pas au pacte sur lequel la loi est basée mais à la promesse faite à Abraham.

Mais alors pourquoi nous lisons encore l’Ancien Testament ?

Nous sommes très intéressés à cette loi non pas parce que nous adhérons au pacte de Dieu avec le peuple d’Israël, qui apporte la malédiction ou la bénédiction sur base de nos œuvres, mais parce que à travers la loi, parmi d’autres choses, nous découvrons ce qui plaît ou ne plaît pas à Dieu !

« La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu ? Loin de là ! S’il avait été donné une loi qui puisse procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi. Mais l’Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis, a été donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient. Avant que la foi ne vienne, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi. » (Gal 3:21-24). Paul dit clairement que la loi n’est pas contraire à la promesse, et qu’il n’est pas logique de les comparer, parce que la loi a un but différent. La loi avait le rôle de tuteur, d’enseignant, jusqu’à la venue du Christ. La loi donne des indices importants quant au plan de Dieu :

  • C’est la loi qui enseigne que seulement par le sacrifice et par le sang versé le jugement et le châtiment pour le péché peuvent être évités.
  • C’est la loi qui montre la gravité du péché à travers les horreurs de ces sacrifices nécessaires pour le couvrir. Nous ne pouvons même pas imaginer ce qui se passait au Temple (et au Tabernacle avant) : tous les jours des milliers d’animaux étaient tués et fait en morceaux, puis brûlés. Imaginez l’odeur du sang, des entrailles et de la fumée, les cris des animaux qui étaient égorgés. Ce spectacle sanglant et macabre, horrible à voir, servait à faire comprendre les conséquences du péché.
  • C’est la loi, à travers les différentes fêtes religieuses, qui montre un aperçu symbolique des différentes étapes du plan de Dieu pour l’humanité.
  • C’est la loi, en Deutéronome 18:15, qui annonce qu’un autre après Moïse viendra et parlera de la part de Dieu (c’est la signification de « prophète », le mot qui est utilisé ici) et que le peuple devra l’écouter. D’ailleurs les commentateurs juifs ont souvent identifié ce prophète avec le Messie.

C’est la loi qui montre l’inatteignable sainteté de Dieu et ses exigences très strictes.

  • Finalement, c’est la loi qui pousse l’homme à se poser la question essentielle : après avoir considéré tout cela, comment pouvons-nous être sauvés ?

La réponse nous est parvenue avec la naissance de Jésus.

« La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue. Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse. » (Gal 3:25-29)

La loi de Moïse est révolue, elle n’est plus nécessaire. Par la foi, tout le monde, juif ou non juifs, homme ou femme, pauvre ou riche (et vous pouvez en ajouter), peut devenir enfant de Dieu. Comme Jésus a pris sur lui la malédiction et le péché, par la foi nous prenons sur nous son sacrifice, qui nous purifie, et sa résurrection, qui nous garantit que nous aussi retournerons à la vie au dernier jour. De cette manière nous aussi devenons descendance spirituelle d’Abraham.

Chapitre 4 : Être fils

« Or, aussi longtemps que l’héritier est enfant, je dis qu’il ne diffère en rien d’un esclave, quoiqu’il soit le maître de tout; mais il est sous des tuteurs et des administrateurs jusqu’au temps marqué par le père. Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l’esclavage des rudiments du monde; mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption. Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie: Abba! Père ! Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu. » (Gal 4:1-7)

Paul reprend l’exemple qu’il a donné plus tôt, celui du fils mineur, placé sous la direction d’un tuteur (la loi donnée à Moïse), jusqu’au moment établi par le père (la venue de Jésus sur la terre). Paul explique ensuite que, bien que Dieu ait déjà prévu de donner aux hommes l’occasion d’hériter du Royaume de Dieu, cela ne pouvait pas se produire avant l’accomplissement de Son plan, à travers la mort et la résurrection de Jésus. Rappelez-vous ce qui a été dit dans le chapitre précédent, en Abraham il y avait la promesse (l’héritage donc, dans l’exemple de Paul) du salut par la foi, mais jusqu’à ce qu’elle soit accomplie (le passage à l’âge adulte du fils sous tuteur), elle ne pouvait avoir aucun effet.

Mais au temps fixé, Jésus est venu dans la chair, accomplissant la promesse que Dieu avait faite à Abraham. De même que le passage à l’âge adulte libère le fils de la direction du tuteur, la venue de Jésus nous a libérés du joug et de la malédiction de la loi. Sur base de la foi en Jésus, le Fils de Dieu, nous pouvons nous aussi être adoptés comme enfants de Dieu.

Et parce que nous sommes des enfants, nous pouvons recevoir le Saint-Esprit et le droit de faire partie du Royaume de Dieu.

Vous savez que jusqu’à la venue de Jésus, le Saint Esprit était donné seulement à quelques hommes en particulier, à cause de la mission qu’il devait accomplir pour Dieu. Aujourd’hui, l’Esprit de Dieu est promis à tous les croyants, car nous sommes tous enfants de Dieu et nous sommes tous investis de la mission sacrée d’être des témoins de Jésus : ce n’est pas par hasard que Jésus dit à ses disciples d’attendre la venue de l’Esprit avant de commencer à témoigner de Lui (Act 1:8).

Revenons à Galates

Il ressort clairement de ces passages que pour recevoir l’Esprit Saint et l’accès au Royaume de Dieu, il faut croire pleinement en Jésus, pour qui il est. Si nous avons une vision tordue de ce que l’Écriture nous dit au sujet de Jésus et de son identité, nous ne pourrons pas avoir accès à l’héritage promis ; il ne suffit pas de croire que Jésus était un homme sage ou un prophète, il est nécessaire de le reconnaître en tant que fils de Dieu, né d’une femme, mort sur la croix, ressuscité le troisième jour et élevé à la droite du Père.

« Autrefois, ne connaissant pas Dieu, vous serviez des dieux qui ne le sont pas de leur nature ; mais à présent que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment retournez-vous à ces faibles et pauvres rudiments, auxquels de nouveau vous voulez vous asservir encore ? Vous observez les jours, les mois, les temps et les années ! » (Gal 4:8-10)

Dans ces versets, Paul réprimande les Galates. Il est écrit que Dieu a fait preuve de tolérance envers les temps du passé dominés par l’ignorance (Act 17:30, Rom 3:25), des temps où Dieu ne s’était pas encore pleinement révélé aux hommes : nous savons qu’après la chute, et surtout après le déluge et la dispersion des hommes aux quatre coins de la terre, la connaissance de Dieu a disparu très rapidement. L’homme, ayant cette « pensée de l’éternité » (Eccl 3:11) qui le pousse vers le monde spirituel, mais ayant perdu la connaissance de Dieu, a commencé à mettre en place toute sortes de cultes et de rites : adoration de la nature, des idoles, des ancêtres etc.

Le peuple juif, seule exception sur la terre, avait reçu de Dieu une révélation partielle de son plan et de sa volonté, à travers Moïse. Mais il s’agissait quand-même d’une révélation incomplète, une ombre de ce qui devait venir. Dieu donc a fait preuve de tolérance, jusqu’à la venue de Jésus, et il a encore aujourd’hui de la compassion et de la patience envers ceux qui n’ont pas été exposés à la prédication de la bonne nouvelle. Cependant cette tolérance ne peut plus être accordée à ceux qui ont reçu la Vérité et qui de plus ont personnellement rencontré le Dieu du ciel.

Les Galates, après avoir connu la Vérité de l’Évangile du Christ et après avoir reçu l’Esprit de Dieu, retournaient aux coutumes du passé, croyant qu’ils devaient observer des fêtes et des rituels afin de plaire à Dieu et d’être sauvés. Comment, après avoir connu la Vérité, peut-on revenir au temps de l’ignorance ? C’est vrai aussi pour nous aujourd’hui. Il y a aujourd’hui toutes sortes de mouvements pseudo-chrétiens qui remettent en discussions les fondations de la foi chrétienne et malheureusement même des chrétiens de longue date tombent dans ces pièges.

Paul parle à leurs cœurs

« Je crains d’avoir inutilement travaillé pour vous. Soyez comme moi, car moi aussi je suis comme vous. Frères, je vous en supplie. » (Gal 4:11-12). Nous ne pouvons qu’imaginer l’angoisse de Paul, qui réalise que la Vérité est foulée aux pieds et que les âmes des Galates retournent sur le chemin de la perdition. Paul exhorte les Galates à l’écouter et à le prendre comme exemple, parce qu’il est un simple homme comme eux, rien de différent ou de spécial, et comme lui il a reçu la révélation de Dieu, eux aussi ils peuvent la recevoir, afin de comprendre la vérité.

Aujourd’hui encore, la Parole nous encourage à prendre comme modèles les hommes dont l’histoire est racontée dans l’Écriture ; c’étaient des hommes comme nous, ni plus intelligents, ni plus forts, mais qui mettaient leur confiance dans le Seigneur et dont le cœur ne battait que pour Lui. Si vous avez ces caractéristiques, vous serez en mesure de faire ce qu’eux ils ont fait, et même plus.

« Vous ne m’avez fait aucun tort. Vous savez que ce fut à cause d’une infirmité de la chair que je vous ai pour la première fois annoncé l’Évangile. Et mis à l’épreuve par ma chair, vous n’avez témoigné ni mépris ni dégoût ; vous m’avez, au contraire, reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus Christ. Où donc est l’expression de votre bonheur ? Car je vous atteste que, si cela eût été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner. Suis-je devenu votre ennemi en vous disant la vérité ? » (Gal 4:13-16).

Paul raconte comment il a rencontré ces Galates pour la première fois, à cause d’une maladie qui l’affligeait et pour laquelle il avait eu besoin d’aide, peut-être une maladie oculaire (Gal 6:11). Ça pourrait être « l’écharde dans la chair » qui l’affligeait et dont Dieu ne l’avait pas guéri (2 Cor 12:7), mais nous n’avons pas de confirmations.

En tout cas, ici l’accent est mis sur l’amour et l’attention qu’ils avaient eus pour Paul ; comment donc ces sentiments peuvent changer radicalement ? Juste parce que Paul les exhorte à retourner sur le chemin de la justice et de la vérité de Dieu ?

« Le zèle qu’ils ont pour vous n’est pas pur, mais ils veulent vous détacher de nous, afin que vous soyez zélés pour eux. Il est beau d’avoir du zèle pour ce qui est bien et en tout temps, et non pas seulement quand je suis présent parmi vous. » (Gal 4:17-18). Paul se réfère ici à ceux qui ont apporté des hérésies de perdition aux églises de Galatie, qui se sont montrés très passionnés et attentifs envers les Galates, mais avec une arrière-pensée, celle de détourner les églises de la saine doctrine et des vrais serviteurs de Dieu comme Paul. Leur but était de dominer ces églises, de gagner le cœur des Galates. Paul souligne avec quelle facilité les Galates, en son absence, ont tourné leur attention et leur respect vers les faux enseignants.

Ce problème existe encore aujourd’hui. J’ai de plus en plus l’impression que souvent dans les églises l’on s’appuie beaucoup sur une ou plusieurs personnes sages et fermes dans la vérité, et l’on base sa foi sur ces personnes plutôt que sur une relation personnelle avec le Seigneur et une connaissance personnelle et approfondie des écritures. Cela veut dire qu’au moment où ces appuis ne sont plus là pour quelque raison, l’on se perd facilement.

« Mes enfants, pour qui j’éprouve de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que Christ soit formé en vous, je voudrais être maintenant auprès de vous, et changer de langage, car je suis dans l’inquiétude à votre sujet. » (Gal 4:19-20)

Ces versets nous montrent simplement et clairement comment « devenir une nouvelle créature » c’est un processus, pas un événement ponctuel. Lorsque nous croyons, nous commençons à ressembler à Jésus, mais ce n’est que le début d’une œuvre de transformation et de sanctification qui doit avoir lieu en nous.

Croire en Jésus et se faire baptiser dans l’eau n’est que le début d’un travail intérieur et extérieur qui doit continuer pendant toute notre vie sur la terre. Personnellement je vois la vie chrétienne comme une voiture sur une pente. Si l’on accélère, la voiture avance : plus ou moins rapidement, mais elle avance. Mais au moment où l’on soulève le pied de l’accélérateur, la voiture commence immédiatement à reculer.

Certains pensent que l’on peut s’arrêter dans sa vie chrétienne, et après recommencer du point où nous sommes restés. Ce n’est pas le cas : si nous n’avançons pas, nous reculons. La Bible nous encourage à avancer, jour après jour. Il peut arriver de vivre des moments où nous n’avons pas la force d’avancer rapidement, mais nous devons toujours avancer ! Même ceux qui ont vécu des choses incroyables avec Dieu, s’ils reculent trop, peuvent se retrouver à tout oublier comme si ça ne s’était jamais passé : ces exemples sont tout autour de nous.

L’allégorie des deux descendances

« Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n’entendez-vous point la loi ? Car il est écrit qu’Abraham eut deux fils, un de la femme esclave, et un de la femme libre. Mais celui de l’esclave naquit selon la chair, et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse. Ces choses sont allégoriques ; car ces femmes sont deux alliances. L’une du mont Sinaï, enfantant pour la servitude, c’est Agar, – car Agar, c’est le mont Sinaï en Arabie, -et elle correspond à la Jérusalem actuelle, qui est dans la servitude avec ses enfants. Mais la Jérusalem d’en haut est libre, c’est notre mère ; car il est écrit : Réjouis-toi, stérile, toi qui n’enfantes point ! Éclate et pousse des cris, toi qui n’as pas éprouvé les douleurs de l’enfantement ! Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux Que les enfants de celle qui était mariée. Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse ; et de même qu’alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’Esprit, ainsi en est-il encore maintenant. Mais que dit l’Écriture ? Chasse l’esclave et son fils, car le fils de l’esclave n’héritera pas avec le fils de la femme libre. C’est pourquoi, frères, nous ne sommes pas enfants de l’esclave, mais de la femme libre. » (Gal 4:21-31).

Paul utilise maintenant une métaphore tirée de la Genèse pour expliquer la différence radicale entre la loi des œuvres et la loi de la foi. Il prend pour modèle Sara, la femme d’Abraham, et Agar, sa servante, qui donna à Abraham son premier fils, Ismaël. La Bible nous dit que Dieu avait promis une descendance à Abraham, mais sa femme Sarah était stérile. Sarah alors convainc son mari à avoir un enfant avec sa servante, Agar : elle essaie d’aider Dieu à réaliser Sa promesse. Ismaël donc est le fils engendré selon la chair, résultat de la pensée humaine de Sarah et Abraham, en revanche Isaac est le fils de la promesse, le résultat de l’action surnaturelle de Dieu qui l’a fait naître d’une femme stérile.

Selon cet exemple, les deux femmes sont deux alliances, l’une qui engendre pour l’esclavage et l’autre qui engendre pour la liberté. L’alliance d’Agar est mise en relation au vieux pacte entre Dieu et Israël, et donc avec la ville de Jérusalem, la cité de David, symbole du culte terrestre de Dieu dans le Temple, selon la loi. Ceux qui sont sous la loi sont des enfants de la loi et de tout ce qui en découle. L’alliance de Sara, d’autre part, symbolise le nouveau pacte scellé dans le sang de Jésus, et donc la Jérusalem céleste, la nouvelle ville préparée par Dieu pour les croyants, c’est-à-dire le Royaume de Dieu (Héb 12:22-24 ; Ap 21:2). Ceux qui sont sous la grâce sont des enfants de la grâce.

Ces versets indiquent clairement que, tout comme tu ne peux pas être le fils de deux femmes différentes, tu ne peux pas appartenir à deux alliances différentes. On peut être soit enfants du vieux pacte, soit enfants du nouveau pacte. Il est également noté que, tout comme Ismaël avait des sentiments de supériorité et de méprise envers Isaac, de même les Juifs soumis à la loi (fils selon la chair) persécutent ceux qui vivent dans la liberté selon la grâce (fils selon la promesse). Cela se passe encore aujourd’hui, surtout en Israël, où les juifs orthodoxes persécutent et agressent les juifs qui décident de suivre Jésus : après 2.000 ans, rien n’a changé.

Pour finir, Paul dit clairement que la destinée des enfants de la chair et des enfants de la promesse est très différente ; les premiers sont destinés à être chassés loin de la présence de Père, tandis que les autres vont hériter le royaume.

De quelle catégorie voulons-nous faire partie ?

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2023-11-22 – Francesco Virzi – La lettre de Paul aux Galates 2, 3

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