Ayez du zèle, soyez fervents

©2023-05-07 – Francesco Virzi – Ayez du zèle, soyez fervents –

« Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d’esprit. Servez le Seigneur. » (Rom 12 :11)

Nous entendons souvent parler de ces mots, zèle, fervent, et nous savons que c’est quelque chose qui nous est demandée, mais connaissons-nous leur signification ? De quoi s’agit-il exactement ? Et pourquoi parfois nous perdons tout ceci ?

Essayons de le découvrir ensemble.

Ayez du zèle

Commençons avec le zèle.

Le mot grec utilisé dans ce verset et traduit avec « zèle » en français est Σπουδή (spoudé), qui signifie « hâte », « empressement » et « diligence ». Cela transmet un message d’action ou réponse rapide, mais compétente.

Par conséquent nous pouvons commencer à définir le zèle, dans le cadre de la vie chrétienne, de cette manière : ne pas laisser traîner ce qui doit être fait, réagir rapidement et avec attention à la parole du Seigneur qui nous est adressée.

Si nous savons que nous devons faire quelque chose, si nous savons que le Seigneur nous a demandé d’agir dans une certaine situation, faisons-le bien et sans attendre !

Que ce soit un péché à éradiquer, une personne à pardonner, un service à accomplir, peu importe : fais-le aujourd’hui si tu peux, n’attend pas demain, car le demain ne t’appartient pas.

Continuons notre analyse.

Ce mot, Σπουδή (spoudé), dérive du verbe σπεύδω (spéudo), qui a deux significations principales :

–      « Faire quelque chose rapidement »

Mais aussi

–      « Désirer sérieusement, sincèrement, avec ardeur »

En effet ce que nous faisons rapidement, sans attendre, c’est souvent ce que nous avons envie de faire.

Au contraire, la procrastination, la lenteur, la négligence ou l’inactivité sont souvent le symptôme d’un manque d’intérêt ou d’envie.

Est-ce que vous avez déjà vu un enfant, le matin de Noël, s’approcher lentement, sans pas trop d’envie, au sapin et aux cadeaux qui se trouvent à sa base ? Ou un collectionneur négliger les objets qu’il chérit et qui font sa joie ? Probablement pas.

Quand nous tenons à quelque chose nous avons du zèle pour elle, et nous faisons ce que nous avons à faire en le voulant pour de vrai, bien et sans attendre.

Est-ce que c’est comme ceci que nous menons notre vie chrétienne ?

Selon la Bible, il n’y a même pas de question à poser :

« Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes » (Col 3 :23)

Ici l’apôtre Paul, pour faire comprendre aux croyants qui se trouvaient en état de servitude ou d’esclavage comment ils devaient se comporter dans leurs relations avec leurs maîtres, il leur dit qu’ils devaient agir comme s’ils travaillaient pour le Seigneur : cela signifie que pour Paul c’est évident et clair que ce que nous faisons pour le Seigneur doit être de qualité excellente, autrement il ne le prendrait pas comme modèle à suivre dans les relations humaines.

Est-ce le cas dans notre vie ?

Nous avons besoin de nous poser cette question régulièrement.

Ce n’est pas par hasard que Paul dit en Éphésiens 6:15 « mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l’Évangile de paix » : c’est le zèle qui nous permet d’avancer, c’est le zèle qui nous donne une base stable pour combattre le bon combat, c’est le zèle qui nous aide à gérer la fatigue.

Et d’où vient-il le zèle ? De l’Evangile de paix. On reviendra sur ce point plus tard, mais occupons-nous maintenant de voir ce que le mot « fervent » veut dire.

Soyez fervents d’esprit

Le mot grec utilisé dans ce verset et traduit avec « fervent » en français est le verbe ζέω (zeo) qui veut dire « être chaud, bouillir ». En effet le mot français « fervent » vient du latin ferveo, qui a exactement la même signification, « bouillir, fermenter, faire des bulles ».

Ce verbe est souvent utilisé dans la littérature grecque en association avec des sentiments, positifs ou négatifs ; on peut bouillir de rage, d’amour ou de zèle.

Cela peut nous enseigner deux choses :

1) Être fervent c’est le contraire d’être tiède : l’eau tiède ne bouillit pas, elle ne bouge pas et elle reste inerte. Ce n’est pas nécessaire de citer ce célèbre passage d’Apocalypse où le Seigneur parle de ceux qui sont tièdes, nous tous le connaissons.

2) Différents sentiments et émotions peuvent animer notre esprit et déterminer nos actions et notre façon de faire : par exemple il y a des personnes animées par un sentiment de haine qui les poussent à commettre des actes de violence inconcevables ; d’autres, animés par le désir de vengeance, sont capable de patienter et supporter même pendant longtemps dans l’attente du bon moment où ils pourront enfin se venger ; d’autres encore sont passionnés par quelque chose et y dédient tout leur vie et leur existence.

Cela ne doit pas nous concerner, il nous est demandé d’avoir comme moteur principal de notre existence le zèle pour le Seigneur : bien sûr nous pouvons avoir d’autres passions et intérêts mais le but de notre vie doit être par-dessus tout servir et donner gloire à Dieu à travers notre comportement, notre témoignage et les dons spirituels et les talents qu’il nous a donnés. Celle-ci est l’essence de la vie chrétienne. Être chrétien ce n’est pas un accessoire de notre personnalité, c’est la nouvelle nature et la nouvelle identité que nous avons revêtue quand nous avons cru.

Si notre vie entière ne tourne pas autour de cette nouvelle nature et identité, notre conversion n’est pas complète.

Servez le Seigneur

Comment ça se termine le verset que nous avons lu au début ? « Servez le Seigneur ».

En effet si nous sommes fervents de zèle, nous ne pouvons que nous engager dans le service.

Le Seigneur ne cherche pas de fréquenteurs d’église ni des spectateurs, Il cherche des disciples et des serviteurs, c’est-à-dire des individus qui veulent apprendre de Lui pour pouvoir Le servir.

La Bible nous dit que l’église est un corps composé de différents organes et membres (1Cori 12). Parfois il est difficile de voir ceci dans une église locale, où le pasteur et un petit nombre de personnes s’occupent de tout, et les autres ne sont que de spectateurs. Mais imaginez un corps composé d’un cerveau, un œil, une main et beaucoup de graisse, qui représente les « spectateurs » d’une église : est-ce que c’est un corps humain qui peut bien fonctionner ? Faisons en sorte que notre église ne ressemble pas à ceci !

Nous étions fervents de zèle

Maintenant nous savons ce que ça veut dire d’avoir du zèle, d’être fervent.

Mais nous devons constater que souvent, au fil des années, ce zèle se perd, mais pourquoi ?

Il peut y avoir beaucoup de raisons, mais aujourd’hui je veux en souligner deux.

Loubli de l’œuvre de Dieu dans nos vies

« …faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, à la connaissance la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité. Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ. Mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. » (2Pie 1:5-9)

Il est possible de se refroidir et de perdre le zèle quand l’on oublie ce que Dieu a fait pour nous, ce que nous étions, la condamnation éternelle qui nous attendait, le grand prix qui a été payé pour notre vie.

Comme nous avons vu en Éphésiens 6:15 le zèle vient de l’évangile, c’est-à-dire de la compréhension et de la réalisation personnelle de la Bonne Nouvelle de Christ dans notre vie. Si nous oublions ceci, c’est comme si nous retirions nos « chaussures » et nous sommes donc incapables d’avancer.

Tous les jours, dans nos prières, nous devons nous souvenir de ce que le Seigneur a fait pour nous, le souvenir est un exercice qui nous aide à rester sur le bon chemin.

Et si vraiment nous tendons à tout oublié, laissons ces passages stimuler notre mémoire :

« Et si vous invoquez comme Père celui qui juge selon l’œuvre de chacun, sans acception de personnes, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre pèlerinage, sachant que ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous avez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache… » (1Pie 1:17-19)

Quand nous réalisons vraiment que c’est le sang précieux de Jésus qui nous a sauvés, quand nous comprenons la valeur de ce sacrifice, nous ne pouvons pas rester à l’arrêt, c’est impossible.

« Car nous aussi, nous étions autrefois insensés, désobéissants, égarés, asservis à toute espèce de convoitises et de voluptés, vivant dans la méchanceté et dans l’envie, dignes d’être haïs, et nous haïssant les uns les autres. Mais, lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint Esprit, qu’il a répandu sur nous avec abondance par Jésus Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle. » (Tite 3:3-7)

Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais souvent les personnes qui ont le plus de zèle sont celles qui, avant d’être sauvées, avaient une vie désastreuse, faite de violence, de drogue, d’alcool, d’abus etc., en tant que victime ou en tant que bourreau.

Vous comprenez pourquoi maintenant ? Parce qu’ils ont réalisé d’où le Seigneur les a faits sortir, ils se souviennent bien des ténèbres dans lesquelles ils vivaient avant et ils sont pleinement conscients de la profondeur de leur péché et, par conséquent, de la profondeur de la grâce de Dieu ; ils ont beaucoup de choses pour lesquelles ils sont reconnaissants.

Au contraire ceux qui ont eu une vie plus « tranquille, si on peut dire ainsi » (et moi je fais partie de cette catégorie), souvent ne ressentent pas cette ferveur. Si c’est ton cas aujourd’hui, tu te trompes ! Nous tous avons péchés contre Dieu, nous tous étions destiné au châtiment et à la perdition éternelle, nous tous avions besoin de l’immense grâce de Dieu et du sang de Jésus et nous tous devons être infiniment reconnaissants envers Celui qui nous a transporté du royaume des ténèbres au royaume de la lumière.

Linactivité comme cause du refroidissement

Nous avons vu que l’inactivité est souvent une conséquence du manque de zèle. Mais attention, elle peut en être aussi la cause ! Il peut se développer ce que l’on appelle un cercle vicieux, c’est-à-dire une situation sans voie de sortie qui s’alimente et s’empire par elle-même.

Parfois nous restons inactifs pendant un certain temps, parce que nous ne pouvons pas travailler pour le Seigneur pour une quelque raison, ou parce que nous ne savons pas vraiment quoi faire. Cette inactivité nous fait refroidir, et le refroidissement à son tour cause encore plus d’inactivité, et voilà le cercle vicieux qui s’installe.

Qu’est-ce que pouvons-nous faire donc pour rompre ce cercle vicieux ?

Nous ne pouvons pas nous activer si nous ne savons pas quoi faire, pourquoi le faire et comment le faire : la confusion et le manque de clarté amènent souvent le découragement. C’est pourquoi notre vie personnelle et d’église devient une simple routine, une série de comportements et d’événements que nous mettons en place de manière automatique sans même plus savoir pourquoi. Nous ne nous posons plus certaines questions comme : « Mais pourquoi on fait ça ? Est-ce que ça a un impact ? Est-ce que ça sert vraiment à quelque chose ? »

Pour cette raison je trouve que dans notre vie personnelle et dans notre vie d’église nous devrions peut-être adopter une sorte de « structure » qui régit souvent le fonctionnement des grandes entreprises ou des institutions publiques. Elle est composée ainsi : Mission – Vision – Stratégie – Valeurs.

Je veux souligner que ces principes sont applicables à la fois au niveau de l’individu et au niveau de l’église.

Conclusion

Si nous nous engageons à chercher des réponses à ces questions dans la réflexion, dans la lecture de la Bible et dans la prière, nous commencerons à avoir une meilleure vue d’ensemble de notre vie, personnelle et communautaire : une vue de ce qui va bien, de ce qui doit être amélioré, de ce qui doit absolument être supprimé et de ce qui doit être ajouté. De cette manière nous pourrons casser ce cercle vicieux.

« Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon ce qu’est son œuvre. » (Ap 22:12)

Ayons du zèle. Soyons fervents d’esprit. Servons le Seigneur.


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